Résumé: Mis à la porte par Arthur, c'est à la tête de sa propre équipe d'aventuriers que Karadoc découvre un mystérieux objet aux propriétés magiques. Mais comment diable se sert-on de ce solide à vingt faces qui semble doté d'une volonté propre ? Il faudra tenter de percer cette énigme en collaboration avec Perceval qui, lui aussi, s'est résolu à former un groupe autonome à la suite de son renvoi de Kaamelott.
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ne dispute qui dégénère entre les seigneurs Perceval et Karadoc, et voilà une godasse qui atterrit sur le royal pif ! C’est l’altercation de trop. Le roi en a plus qu’assez et décide de prendre des mesures radicales : les deux compères sont priés de déguerpir sur le champ. Foutus à la porte, ils n’ont plus le choix : pour retrouver leur place… il faut se distinguer par un fait d’armes, un vrai.
Dix ! Voilà dix tomes que les aventures des chevaliers de la Table ronde à la sauce Kaamelott se déclinent en bande dessinée. L’occasion de dresser un rapide bilan ?
À sa sortie en 2006, et alors que la diffusion originale de la série télévisée était loin d’être achevée, le premier tome de Kaamelott n’avait que modérément convaincu les amoureux du neuvième art. Un rythme imparfaitement maîtrisé (la sensation d’un récit un peu rapidement expédié), un dessin pas encore totalement affirmé (le pas de côté aujourd’hui assumé par rapport aux physiques des acteurs de la série ne l’était pas à l’époque) et une impression globale d’un livre avant tout destiné au fan service. La sentence était probablement un peu sévère et L’armée du Nécromant (c’était son titre) donnait pourtant bien le ton à cette série mêlant heroic fantasy et humour.
Depuis, Alexandre Astier, créateur de Kaamelott et scénariste de la bande dessinée, et Steven Dupré, aux crayons, ont affiné leur approche et élevé le niveau. Chaque tome propose ainsi une aventure contemporaine du Livre I du programme TV pouvant être lue indépendamment (exception faite des tomes 8 et 9 qui fonctionnent en diptyque). L’humour, voire l’absurde, est au rendez-vous, en s’affranchissant des gags déjà entendus. L’aventure - l’épopée ? -, surtout, est systématiquement au cœur du récit et permet de voir ce qui n’a pas été montré sur les écrans. Karadoc et l'icosaèdre s’inscrit pleinement dans cette veine et confronte les personnages à la magie d’un mystérieux objet. Le trait de Dupré fait mouche et les décors riches rendent la lecture d’autant plus immersive.
Drôle et efficace, ce nouveau tome de Kaamelott est un agréable divertissement.