Le 24/11/2020 à 15:29:48
Le choix du noir et blanc ne s’imposait pas forcément pour cette histoire même si un certain Steven Spielberg l’avait fait en son temps pour un film resté célèbre. Oscarisé le fut également la bd « Maus » qui s’est également enorgueilli de l’absence de couleurs. Quand on traite d’un sujet aussi sensible que les camps de concentration, on se rend compte que l’émotion gagne en profondeur et qu’on est alors moins soucieux sur l’aspect général quant à la forme et le fond. Or, on n’accuse pas aussi facilement de telle œuvre de sensiblerie. Pour autant, je ne me gênerai pas de dire que la présente bd me semble imparfaite. On suit le destin de plusieurs personnages qui vivent dans des endroits différents et on sait qu’à un moment donné, ils vont se rencontrer dans un camp de travail. On a du mal à les distinguer tant parfois, ils se ressemblent. Leur histoire individuelle n’a pas la même force. Ainsi, on suivra plus volontiers le résistant qui tente de fuir vers l’Espagne que le scientifique qui conçoit les fusées V1 et V2. Bref, il y aura confusion et certains dialogues sonnent faux. Au final, on a l’impression que c’est un peu mièvre. Il y a quelque passage assez marquant mais on dirait qu’ils ont été placés là pour nous faire susciter de l’émotion. C’est pourtant inspiré de faits qui ont eu lieu dans la famille de l’auteur à savoir le grand-père. Les écrits sous forme de mémoire de celui-ci ont été placés à la fin de l’ouvrage en guise de témoignage sur les horreurs d’une époque trouble. Je crois que c’est la construction même de cette histoire qui semble pâtir d’un défaut majeur. Il reste néanmoins le devoir de mémoire qui ne semble pas faire que des émules. Et pourtant…BDGest 2014 - Tous droits réservés