Le 04/05/2015 à 23:34:13
Me retrouvant stagiaire dans une bibliothèque, et affecté en particulier à la bande dessinée, j'ai pu constater avec surprise que non seulement Julie, Claire, Cécile existait encore – alors que j'imaginais la série arrêtée depuis les années 80 – mais qu’en plus elle était pas mal empruntée. Bon… Conscience professionnelle oblige, je décide d'en lire un. J'ai pris le dernier, sans doute pas un bon choix parce que contrairement aux autres, il est majoritairement composé de gags en une planche, et parce que les séries s'essoufflent souvent naturellement. Mais bon, il n'y avait plus que celui-là. J'avais un a priori négatif, je l'avoue, mais ce que j’ai lu était pire encore. Les scénarios sont d'une indigence absolue, frappant souvent en dessous de la ceinture avec la volonté manifeste de bien souligner le gag bien gras. Je dois avouer que je ne m'attendais pas à ces blagues de bistro, plutôt à des histoires cuculs typiques de scénariste-homme voulant écrire pour des filles mais là même pas. Tous les stéréotypes sont au rendez-vous – une séquence de nettoyage dans un jardin public donne lieu à un incroyable défilé, du baba-cool des années 70 à la gothique –, toutes les filles sont d'une incroyable bêtise (et les hommes des bellâtres aussi bêtes, je vous rassure), et si les évolutions technologiques sont prises en compte dans les décors, le tout apparaît dix fois plus ringard que le pire des Bécassine. Quand on pense que c'est à ce scénariste que l'on a refilé la destinée de Modeste et Pompon (pauvre Franquin, Greg, Goscinny et cie) ou de Chlorophylle (pauvre Macherot)... Quant au dessin, la finesse y est tout autant absente. C'est presque déprimant à voir. Loin de moi l'idée de dire qu'un beau dessin doit nécessairement être bien proportionné, avec des notions d'équilibre et de perspective. En soit je m'en fous, sauf que là le dessinateur veut faire du dessin réaliste, et il lui manque clairement les bases. Il suffit de regarder la couverture pour s'en rendre compte – il y a vraiment un problème sur la fille en maillot rouge –, à l'intérieur c'est pire, tout semble balbutiant et de nombreuses fois j'ai du vraiment m'arrêter face à des visages si grossièrement raté... sans compter la rigidité absolue des personnages (retour à la couverture, on a l'impression qu'ils sont collés là, sans cohérence, et flottent dans le rien). C'est vraiment étonnant, on a vraiment l'impression que tout le monde s'y est mis pour faire l'album le plus bancal qui soit. Presque un cas d'école...BDGest 2014 - Tous droits réservés