A
près avoir démasqué le duc Zhao qui a affamé sa province, le juge Bao entreprend de stocker les récoltes pour enrayer la famine. Mais ses projets et son intégrité ne sont pas du goût de tous. Quelques notables ambitieux s’allient donc pour comploter et le discréditer. Parallèlement, le bras droit du magistrat, Zhang Zhao, secondé par la princesse Xi, enquête sur les disparitions mystérieuses de plusieurs commerçants dans la région. Des enlèvements qui pourraient bien trouver leur source dans la ville même de He Zhong. Bao Xing, lui, est chargé de garder le fils de Peng, un jeune lettré dont la femme serait partie avec un autre homme.
Deux ans après le premier volet remarqué des aventures du Juge Bao, les éditions Fei en publient déjà le quatrième opus. La recette est désormais éprouvée et le schéma identique d’album en album. Quelques échanges à la fin du tome précédent préparent et annoncent le suivant qui met en scène plusieurs intrigues impliquant l’incorruptible magistrat et sa troupe.
L’auberge maudite ne déroge pas à cette règle. La nouveauté vient de ce que l’action se poursuit à He Zhong, comme dans La belle empoisonnée, permettant au lecteur d’apprécier toute l’ampleur du travail des principaux protagonistes. En effet, si Bao est bien la justice de l’empereur, sa fonction l’amène également à gérer une province et à en rétablir l’équilibre quand le besoin s’en fait sentir, quitte à se faire des ennemis. Rester dans la même ville amène aussi Patrick Marty à approfondir le rôle de la princesse Xi et ses relations houleuses avec Zhang Zhao, tandis qu’il place le plus jeune du groupe dans une situation qui souligne l’amplitude des charges d’un représentant impérial.
Le récit se déroule selon une partition bien orchestrée. Les rouages sont parfaitement huilés et le difficile pourrait même trouver qu’un certain classicisme point. Pour autant, le plaisir de voir les pires complots déjoués ne manque pas de se faire ressentir. Il s’avère amplifié par le dessin toujours aussi réaliste et soigné de Chongrui Nie qui excelle décidément dans le registre et dont le trait aussi précis, expressif que détaillé ne cesse de forcer l’admiration.
Encore une réussite pour ce quatrième tome du Juge Bao. On ne s'en lasse pas.
Chronique du tome 1
Chronique du tome 2
Chronique du tome 3