N
otre monde contemporain est protégé des forces obscures par des magiciens veillant à maintenir un équilibre. Cette mission qui leur a été confiée est une très grande responsabilité impliquant une abnégation sans faille, les sentiments y sont proscrits. En brisant cette règle immuable, Lancaster a ouvert une boîte de Pandore. Cela aura pour conséquence la mort de celle qu’il a aimé et l’enlèvement du fruit de leur union. Son fils sera formé et devra un jour affronter celui qui fut son père.
Le pari était un peu osé, car faire cohabiter notre monde actuel avec un univers de magie n’est pas chose aisée, tant les règles régissant l’un et l’autre sont codifiées. Pourtant Michelangelo La Neve le réussit plutôt bien, et l’on suit avec plaisir les aventures de ce petit garçon qui, malgré lui, va devenir l’objet d’une lutte de pouvoir entre le Bien et le Mal. Ce postulat paraît certes très classique car il est à l’origine de nombreux scénarios de romans, de films et bien sûr de bandes dessinées. Cependant, l’auteur introduit une donnée supplémentaire : les sentiments des magiciens sont de nature à perturber l’équilibre établi. Ce deuxième tome, principalement centré sur le jeune héros, nous invite à le suivre dans son parcours initiatique. Ce rite de passage donne plus de corps au personnage, mais bloque également un peu l’intrigue, ne lui permettant pas d’avancer au rythme souhaité, tant l’impatience du lecteur est forte.
Marco Nizzoli, dessinateur italien, n’en est pas à sa première bande dessinée. Il a déjà œuvré dans différents registres tels que l’illustration de jeux de rôles, des séries érotiques ou encore un récit sur Napoléon. Cet album est cependant le premier publié en France. Son trait possède déjà une certaine aisance et une grande souplesse. Son dessin, principalement caractérisé par un encrage fin et des personnages aux visages particulièrement épurés, atténue un peu trop les émotions qu’il voudrait faire passer. Ensuite, les yeux contrastent malheureusement trop avec l’ensemble par leur rondeur, ceci peut-être dû à une influence des mangas. Les deux univers décrits au fil des cases sont très bien dépeints et les scènes s’enchaînent avec fluidité. On regrettera les deux ou trois scènes telle celle de la mort de la maman avec la gorge transpercée par une épée où le sang s’y trouve représenté de manière trop caricaturale. Ou encore cette scène de la reconstitution d’un corps où les viscères gâchent l’effet donné.
De facture honorable, ce deuxième volet du « Jour des Magiciens » nous laisse un peu sur notre faim, sans doute due à cette mise en place des personnages avant les confrontations à venir. Cela reste malgré tout une série très agréable à lire, pleine de promesses, elle poursuit avec les qualités présentes au premier tome.
Les avis
Christophe C.
Le 19/01/2005 à 14:29:49
Le premier tome m'avait laisser l'impression que l'histoire tourné essentiellement sur la lutte du bien contre le mal mais ce second opus nous montre bien que l'histoire est plus complexe que celà. Plus on apprend à connitre les personnages, leurs motivations, plus on se rend compte que leurs sentiments jouent un rôle essentiel dans les divers évênements passés, présents et à venir. Il n'y a pas vraiment de bon ou de méchant juste des personnages sujets à l'amour, la tristesse ou la colère. Ce sont ces sentiments qui vont jouer un rôle déterminant dsans la suite des évènements. Bref une histoire qui s'étoffe de plus en plus et nous donne vraiment envie de connaître la suite.