Résumé: Cinq nouvelles, cinq huis clos étouffants, cinq jeunes femmes égarées, et autant de moments clés de leurs vies. Qu'elles soient agressives ou terrifiées, en amour ou en guerre, soumises ou manipulatrices, les héroïnes de Kahori Onozucca se cognent violemment aux réalités de la vie... et expérimentent par leur corps le plaisir et la souffrance de se sentir vivantes !
P
our vivre les souvenirs qu’elle a gardé d'un lycéen qu'elle croisait, une prof séquestre son jeune frère sous un prétexte fallacieux.
Coincée dans un ascenseur avec l’ancien camarade d’études de son fiancé, Yuka peine à résister à son charme et à leur attirance mutuelle.
Kaori est fascinée par les garçons à peine pubères et attire l'un d'eux chez elle pour l’initier à un jeu sexuel.
A trop fréquenter son cousin, Kaé s’en est éprise, mais celui-ci ne pense qu’à sa gouvernante sexy et refuse ses avances.
Kidnappée par un violeur en série, une jeune femme finit par prendre plaisir à leur relation masochiste.
Dans ce recueil de cinq nouvelles formant autant de huis clos, Kahori Onozucca (Anneaux d'alliance, Nico says) explore les chemins tortueux des rapports de domination. Comme dans ses précédents albums, les femmes qu’elle met en scène apparaissent fragiles, égarées, désaxées. Toutes recherchent ici quelque chose qui leur est interdit, qu’il s’agisse de l’adultère, de l’inceste ou de la pédophilie. Chacune tente d’atteindre l’objet de son désir à sa manière. Ainsi, les unes s’avèrent manipulatrices, voire cruelles, comme la prof et Kaori, d’autres sont plus timorées ou effrayées, à l’image de Yuka et de l’inconnue enlevée. Cependant toutes se placent dans une relation entre dominant et dominé. Les cas traités provoquent le malaise du lecteur, parce qu’ils soulèvent des tabous puissants - le caractère pédophile de Kaori surtout - et les chutes dépourvues de jugement moral peuvent faire frémir. Parmi les cinq récits, celui intitulé « Touffe » apparaît comme un concentré des quatre autres. Il met en exergue ce rapport masochiste entre le violeur et sa victime ainsi que l’abus sexuel sur mineur, tout en montrant avec froideur la transformation de la proie en chasseur. C’est avec la même crudité dont elle use dans la narration que l’auteure dessine. De son trait léger, elle peint les scènes érotiques sans ménagement et ses cadrages précis ne laissent la place à aucune équivoque.
Dérangeant, Jornada constitue sans doute le meilleur one-shot de Kahori Onozucca. On en sort quelque peu frissonnant et mal à l’aise.
Les avis
Erik67
Le 03/09/2020 à 10:18:50
Voici un manga érotique de plus sans grand intérêt. C'est plutôt très soft au début pour terminer sur une note plus osée. Il y a d'ailleurs comme une espèce de surrenchère dans les récits de plus en plus glauques. La première histoire est celle d'une prof qui séquestre un jeune élève en lui faisant du chantage. Le ton est donnée... La suite ne sera pas plus sulfureuse mais très glauque comme les relations incestueuses entre cousins ou encore de pédophilie traitée sur le ton de la légèreté.
Je ne suis pas un adepte du malsain ou du trash. J'ai même trouvé les enchaînements entre les cases assez mauvais. Le dessin ne fait pas dans la délicatesse du trait et des sens à exprimer. Les expressions des visages sont plutôt vides. Les garçons ressemblent à de jeunes prépubaires imberbes.
Mais surtout, la mangaka s'enfonce dans des choix que je n'approuve pas sous couvert de psychologie à deux balles. Faut-il obligatoirement chercher la maturité de son âme dans le sexe obligé et la soumission ? Vaste question. En conclusion, une mauvaise pioche des Editions Delcourt...