Résumé: C'est dans un marché du Sud de l'Inde que Jonathan reconnaît un mainate du nom de Garuda. Après avoir acheté l'oiseau qui parle, Jon décide de retrouver la jeune indienne, propriétaire de Garuda : April, rencontrée 20 ans plus tôt. Jon n'a pas oublié le caractère extrême d'April, sa fascination pour Kâli, la déesse du temps et de la mort, et son mépris absolu de toute peur.
April est à la recherche des documents qui lui permettraient de faire condamner le Tigre Rouge, l'assassin de ses parents. Une quête dangereuse... Mais elle pourra compter sur l'aide de son ami d'enfance.
D
e retour en Inde après son aventure au Japon (cf. Atsuko), Jonathan remonte le sous-continent pour gagner Delhi et, sa décision est prise, s'envoler vers l'Europe. Au hasard d'un arrêt forcé du train, il tombe sur un surprenant artefact tout droit sorti de son passé. Ce messager des Deva vaut bien un détour...
Pour le grand plaisir du fan, Cosey lève le voile sur une partie de la jeunesse de son héros emblématique ! Cette petite plongée dans l'adolescence de Jonathan – qui rappelle, toute proportion gardée, celle qu'avait proposée Yves Sente à propos de Philip Mortimer dans Les sarcophages du Sixième Continent -, est rafraîchissante et remplie de clins d’œil brillants (les albums de BD !). Il est presque dommage que le scénariste n'y consacre que si peu d'espace. En effet, si les aller-retour entre présent et passé sont parfaitement maîtrisés, le récit contemporain est nettement moins percutant et repose, à plusieurs reprises, sur des effets de manche un peu trop téléphonés. Malgré ce bémol quasiment secondaire, Celle qui fut est des plus agréables à lire. L'auteur évite notamment de jouer sur la nostalgie. Jon repense bien à un épisode lointain de sa vie, mais sans regret et, surtout, avec un but bien concret.
Pour les yeux, c'est également un délice. Le dessinateur a « déniché » un nouveau terrain de jeu avec l'Uttarakhand, région située dans les contreforts de l'Himalaya. Forêts de pin, rhododendrons géants et lacs scintillants sont au programme. Fruit du travail d'un vrai voyageur, les planches fourmillent de scènes et de détails de la vie de tous les jours. Résultat, l'immersion est totale. De plus, mais c'est une constante dans l’œuvre de l'Helvète, la mise en page est exemplaire et la narration d'une lisibilité parfaite.
Tentante invitation au voyage, ce seizième tome des pérégrinations de Jonathan (et de son créateur) fait du bien au karma. À lire, en écoutant, comme d'habitude, un peu de musique...
Les avis
Arkadi
Le 24/01/2022 à 12:11:31
Avec "Atsuko" et "Elle", Cosey était déjà redevenu un maître du 9ème art alors que son style visuel avait tant changé. Dans cet album, à nouveau, le graphisme et les couleurs sont d'une lumière éclatante et il y a ce plaisir inénarrable du carnet de voyage qui perdure depuis les 5 derniers albums. Carnet de voyage visuel sublime qui nous immerge dans la vie quotidienne et les traditions des pays visité par Jonathan (ou plutôt Cosey qui désormais se balade beaucoup à travers le monde). Jonathan n'est plus un double fantasmé de l'auteur mais son double miroir.
Et le scénario abuse moins de rebondissements opportunistes.
C'est un oiseau bavard, ici, qui déclenche le retour dans les souvenirs. Et construire une histoire qui narre le passé du personnage est rare dans cette série. Alors le plaisir de lire est plus vorace par la curiosité des espaces vides de son existence.
"Celle qui fut" est comme souvent une histoire optimiste et belle malgré le fond qui toujours raconte les vicissitudes des états totalitaires ou gangrénés par la corruption. C'est aussi une belle histoire d'amour qui s'intègre parfaitement dans la bible de la série.
Certes le final peut être considéré comme forcé et que le hasard fait tout de même bien les choses. le hasard reste prépondérant dans la bibliographie de Cosey mais ce hasard rappelle les réflexions bouddhistes et Jonathan est, pour la plupart de ses aventures, un ange gardien qui apporte le bonheur ou la fin heureuse aux protagonistes pour qui il est un témoin privilégié.
Jonathan serait-il un ange réincarné? En tout cas, cette sensation permet la lecture d'histoire "feel good" et qui font du bien.
GuillaumeBD69
Le 20/12/2015 à 21:05:56
Encore du grand Cosey pour ce dernier album. On retrouve les images empruntes de jaune et le souci du détail. Vivement le prochain album. (Il manque juste un peu de montagne dans celui-ci mais c'est un très bel album).
Hugui
Le 28/09/2013 à 23:06:20
Du Jonathan pur sucre, avec voyage au hasard des incidents et des rencontres, retour dans la passé et ses souvenirs de pensionnaires pour rechercher une jeune fille mystérieuse.
Les images sont toujours très léchés et rendent bien l'ambiance de l'Inde où on est toujours heureux d'accompagner Jonathan.