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éscolariser son enfant ? Quelle drôle d’idée ! Non, mais… sérieux… Et d’abord, pourquoi ? Mais, au fait, comment ? Quid des méthodes pédagogiques, des facultés à avoir, de l’organisation domestique, de celle du travail ou encore de l’espace de vie ? N’est-ce pas gâcher l’avenir de son bout de chou et le couper de toute relation ? Ah, et qu’en est-il des inspections ? Autant de questions que se posent Lise et Joël quand ils décident d’essayer l’instruction en famille pour leur fils Léon, âgé de 4 ans, tout en s’occupant de leur petite Ella, 1 an.
Paru aux éditions Steinkis, Jolis sauvages retrace le parcours et l’expérience de Lise Desportes et de ses proches qui ont choisi de sortir des sentiers battus de l’Éducation nationale et de se lancer dans un défi de taille, celui d’un enseignement libéré de tout carcan scolaire. Après avoir expliqué comment l’idée leur est venue, l’autrice met en scène les préparatifs de ce projet en apparence un peu fou, avant d’en dérouler les points forts. Comme sa préface l’annonce, elle souhaite avant tout partager et informer en puisant dans son vécu et les constats qu’elle a pu faire. Aux explications toujours très agréables succèdent des mini-portraits de parents ayant choisi une approche similaire et des anecdotes du quotidien, qu’il s’agisse des apprentissages mis en place, des échanges ou des doutes qui reviennent fréquemment. Les cent-douze pages s’enchainent facilement et abordent tous les aspects reliés à ce que certains nomment l’unschooling.
Le trait semi-réaliste et plutôt expressif de Lise Desportes, le découpage en gaufrier aux contours un peu flous et le choix d’un format carré participent pleinement à la bonne lisibilité et au plaisir de lecture. En sus, la colorisation est agréable : généralement bleue sur fond blanc, elle se pare, ici et là, de pages aux nuances plus marquées reprenant celles d’un arc-en-ciel, ce qui ajoute du pep à l'ensemble.
Instructif à bien des égards, Jolis sauvages. Une année sans école est une belle découverte.