Le 18/06/2025 à 17:00:18
Tiré d’une série anthologique, ce court album présente la première rencontre entre Batman, dans sa première année d’exercice, et le Joker, déjà au meilleur de sa forme (Batman: The Brave and the Bold 2023, #1, 2, 5 et 9). Je commencerais par ce que je n’ai pas aimé : le langage grossier. Plusieurs personnages jurent comme des charretiers et, quand bien même la situation le justifierait, cette multiplication de mots censurés – %!#&@ – devient rapidement lassante à l’écrit. Un récit estampillé "pour lecteurs avertis" pourrait bien s’autoriser quelques jurons. À part ça, j’adore Tom King, nombre de ses scénarios me paraissent d’excellente facture et c’est toujours un plaisir de retrouver ses tics d’écriture au premier rang desquels la répétition des scènes, des points de vue, des dialogues, etc. Ça peut certes paraitre facile, voire prétentieux, de bâtir une carrière sur un découpage mais ça fonctionne encore une fois super bien ici. Accompagné par Mitch Gerads au dessin, superbe au demeurant, avec qui il collabore régulièrement (Sheriff of Babylon, Mister Miracle ou, plus récemment, Strange Adventures), c’est un très bon récit dans lequel Batman découvre le Joker, le prend d’abord à la légère – ou à la rigolade – avant de comprendre la folie qui l’anime. Batman finit même par se prêter au jeu de la blague Carambar, à ses dépens à mon avis tant le Joker parait maitriser son sujet. Au final, et bien qu’il s’agisse d’un très bon album, on perçoit que, dès leur premier face-à-face, le Chevalier noir perdra éternellement son combat contre le Clown prince du crime. Parce que leurs morales sont antinomiques, parce que le Joker n’a aucune limite, il tuera encore et encore et Batman le laissera courir, d'accord, d'accord. Aux grands maux, les grands remèdes ; ce n’est pas Batman mais le Punisher que Gordon devrait appeler.Le 19/04/2025 à 20:18:53
Ce récit explore les premières apparitions du Joker à Gotham, avec un Batman encore novice. L'ambiance visuelle est oppressante, et la narration expérimentale sublime l'aspect terrifiant du personnage. Malgré quelques dialogues alambiqués, l'ensemble fascine par sa maîtrise et son originalité. L'album explore comment le Joker s'impose comme une entité dérangeante, face à un Batman encore en devenir. Mon aanalyse complète : https://www.alphabulle.fr/le-joker-entre-en-scene-une-premiere-carte-glacante/Le 02/10/2024 à 15:00:02
La sortie de films DC et Marvel entraine toujours une étrange danse de publications plus ou moins liées à un plan com’ devant soutenir le métrage. Joker: folie à deux et la production de The Batman 2 voient ainsi s’associer une commande au magnifique duo King/Gerads qui n’a produit jusqu’ici que de très grandes BD. Avec une petite centaine de page, ce nouveau one-shot sur le Joker se situant à l’époque des débuts de Batman n’a guère le temps de développer une intrigue intéressante (que d’autres histoires comme White Knight ou The killer smile réussissaient parfaitement) mais se concentre sur une mise en scène aux petits oignons en forme d’exercice de style sur un mode parfaitement rodé du duo. Reprenant le classique gaufrier coutumier de Mitch Gerads, le volume voit Batman lancé à la poursuite d’un serial killer inaccessible qui semble cibler des notables de Gotham, que l’on voit terrifiés face à des policiers (et un Jim Gordon) surs de leur force protectrice. En vain… Cette version du Joker, plutôt terrifiante, est la version croque-mitaine de la nemesis de Batman, que l’on peut rapprocher de l’acmé de la terreur qu’il incarnait dans Le deuil de la famille, peut-être le meilleur album de Batman paru jusqu’ici. Invisible, métamorphe, increvable, le clown est ici un fantôme quasi-fantastique capable de frapper n’importe où et n’importe qui, jusqu’à mettre le chevalier noir dans un état critique. On pourra simplement reprocher aux auteurs de ne pas faire l’effort de jouer sur l’aspect psychologique permettant d’expliquer ces facultés hors norme et de se contenter de cet état de fait. Pour le reste, avec la place dont ils disposent, Gerads et King installent un étonnant duo entre un Bruce Wayne assez creux et un chef de gang dont la gouaille détonne et prend la lumière, sans que l’on sache trop à qui on a affaire. Comme dit plus haut, toute l’énergie créative est mise sur un découpage et des interventions du joker qui jouent sur d’élégants cartons de cinéma muet comme s’ils invoquaient l’expressionnisme des années 1920, alternant images violentes et blagues du criminel. Visuellement cette petite expérience est magnifique et peut se justifier en tant que tel. Sans l’ambition de vouloir détrôner les chefs d’œuvres autour du Joker, les auteurs se font simplement plaisir avec cet exercice luxueux qui ne marquera ni l’univers de Batman ni votre vision du clown de Gotham mais se savoure simplement pour ce qu’il est, une belle pièce one-shot sur l’un des plus riches méchants de la création séquentielle d’un des plus intéressants duo de l’industrie comics. Lire sur le blog: https://etagereimaginaire.wordpress.com/2024/10/02/joker-the-winning-card/Le 01/09/2024 à 18:20:11
Esthétiquement c'est le Joker le plus terrifiant que j'ai pu voir. L'ironie à son paroxysme, intelligent comme à son habitude et encore plus violent. Faut voir ce dont est capable ce psychopathe ! Même pour un lecteur régulier de "Batman", j'ai été stupéfait sur certaines cases. Le dessin est exquis, les images sont rudes mais le découpage à l'instar du scénario reste malheureusement assez basique. Bien trop de censures dans les dialogues et quelques blagues qui tombent à l'eau . Bien évidemment, comme tout bon comics sur le Joker, sa similarité plus que sa dualité avec Batman, est mise au premier plan. Bon album, ne serait-ce que pour le nouveau coup de crayon sur le Joker, mais pas indispensable .BDGest 2014 - Tous droits réservés