Résumé: Lorsque John Lord revient à New York, une guerre vient de s'achever. Winkley, l'un de ses meilleurs amis vient de mourir et le UPI, le service d'enquête qu'ils avaient créé ensemble a été dissout pendant son absence.
Pourtant, le professeur Winkley y trouvait un terrain extraordinaire pour ses recherches sur la psychologie humaine dans ce qu'elle a de plus extrême et John Lord y traquait des réponses à certaines questions, tout aussi extrêmes.
Si Clara Summers, une étudiante en psychologie devenue la maîtresse de Winkley, avait convaincu le professeur de renoncer à la direction de l'UPI, le meurtre de son amant remet tout en cause.
À son tour elle veut comprendre, et John Lord, cet homme aux aptitudes particulières, peut l'y aider. Ensemble ils reprennent la direction du UPI pour qu'éclate la vérité.
Mais ce qu'ignore Clara, c'est que John poursuit par ailleurs d'autres vérités et qu'il risque de l'entraîner bien au-delà de ce qu'elle peut espérer... ou craindre !
John Lord est structuré de manière à suivre deux intrigues parallèles mais irrémé-diablement liées : l'une, muette et bouleversante, d'un réalisme sauvage et horrifiant, se déroule des années avant les faits ; l'autre suit l'enquête menée par les deux héros au présent.
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ébut du XXème siècle. Après une longue absence, John Lord revient à New York et apprend la mort sauvage du professeur Winkley, son collègue et ami avec qui il avait créé l'UPI (Unlimited Private Investigations), service autorisé à mener des enquêtes officieuses, placé sous l'autorité du maire mais aujourd'hui dissout.
Bien décidé à clarifier cette affaire, John Lord s'associe à Clara Summers, la maîtresse de Winkley. Ensemble, ils reprennent la direction de l'UPI afin d'avoir carte blanche pour mener leur enquête.
Basée sur une intrigue a priori des plus classiques, cette nouvelle série n'en est pas moins une belle surprise. Denis-Pierre Filippi, récemment également auteur des Corsaires d'Alcibiade, confirme son habileté à construire des histoires cohérentes et intéressantes, même si les quelques révélations finales sur la probable identité du tueur sont plutôt déstabilisantes, voire décevantes.
Patrick Laumond, pour ses débuts en BD après avoir été graphiste pour des jeux vidéo, montre des qualités très prometteuses et sert un dessin qui devrait séduire. Audacieux dans ses angles de vues, astucieux dans sa mise en page, il est en plus mis en valeur par des couleurs appropriées qui reflètent parfaitement l'idée qu'on peut avoir de New York à cette époque. De belles qualités, donc, qui ne suppriment cependant pas les inévitables défauts de jeunesse : les postures trop figées sont nombreuses et les multiples scènes muettes, souvent difficiles à suivre, montrent combien l'art de la narration graphique est loin d'être aisé.
Mais ne nous y trompons pas, Bêtes sauvages est une belle entrée en matière qui, à coup sûr, captivera sans peine de nombreux lecteurs.
Les avis
vacom
Le 26/11/2004 à 21:09:36
Il y a des albums qui nous plongent dans une ambiance dès la première planche pour ne plus nous quitter, qui s'impose directement comme hors normes. Le premier tome de John Lord en fait partie. Grâce au dessin et la mise en couleurs, les différentes ambiances sont très bien rendues, souven très sombres, et la vision du Manhattan est tout simplement sublime. C'est une ambiance polar vraiment excellente. Tout n'est peut-être pas parfait mais ça a du caractère et on en redemande. Comme souvent, le scénario de Filippi est très bon et il prend le temps de s'installer. Tout ne va pas à l'intrigue, c'est avant tout une question d'ambiances qu'il faut poser pour laisser les différents personnages s'exprimer et se rencontrer. Les silences ont aussi une très grande importance, servis par un découpage très réussi. Bien sûr on aurait aimé plus de révélations mais on a déjà envie de suivre la série et un premier tome d'une telle qualité ce n'est pas si fréquent.