Résumé: Les planches réunies dans le présent recueil ont d'abord ceci de surprenant qu'elles témoignent toutes d'un vision personnelle du 9ème art. Ces jeunes artistes affirment déjà avec force leurs propres imaginaires, tant sur le plan de l'invention graphique que du réalisme, de la poésie ou de l'humour.
La bichromie d'Adrien Herda ne sert pas seulement une démarche esthétique : elle prolonge l'arrière-plan politique de son propos. Il n'est sans doute pas anodin que, en cette période de crise économique, le lauréat du concours 2011 ait choisi de replonger dans les années 1930 pour évoquer l'aliénation, la révolte sociale et la répression. La manière dont Noémie Weber révèle par ses images la confusion des signes et des symboles pour décrire avec douceur et poésie le naufrage de la vieillesse et de la maladie d'Alzheimer témoigne d'une finesse et d'une maturité qui forcent également l'admiration. Quant à l'irruption de la mythologie des super-héros dans l'univers très réaliste d'un pavillon résidentiel, il permet à Antoine Maillard de rendre hommage, par une chute astucieuse, au génie des rêves de l'enfance qu'avait si bien mis en scène Winsor McCay dans l'immortel Little Nemo.
Baru, président du festival d'Angoulême 2011, était président du jury.