Le 09/09/2007 à 21:16:17
Dernier album de Jeff Hawke sorti dans la collection BDVF de Glénat, on peut également le considérer comme le meilleur. Au fil des histoires on se prend d’un véritable intérêt pour des intrigues moins rocambolesques et plus finenement présentées qu’aux débuts de Jeff Hawke. En particulier, on observe un saut qualitatif important lorsque l’on passe à" La grande traversée de l’Atlantique" et ses suivants : le dessin est plus stylisé, moins surchargé d’effets de trames ; il se veut moins réaliste et gagne en lisibilité ce qu’il perd (légèrement) en fascination. En outre, le lettrage devient enfin un vrai lettrage de bande dessinée, effectué à la main, et non plus écrit à la machine. La pâte de la série s’en trouve largement fortifiée (et pourtant, c’est un détail). Enfin, il semble que le ton devient plus badin (presque négligé dans "le moteur qui marchait à l’herbe", mais est-ce un effet de traduction ou le texte original était-il ainsi ?), plus décalé de ce qui est présenté. Les deux personnages diaboliques apparaissent désormais à chaque transition et ajoutent un élément de décalage et de désinvolture pour une bande qui se voulait trop sérieuse malgré son sujet, auparavant. On assiste alors à de très bonnes histoires, en particulier le petit chef d’oeuvre (si, si) "le patrouilleur fantôme" où les auteurs manient extrêmement bien le mystère, le suspens, et même la tendresse. La technologie et l’aspect purement science fiction cessent de l’emporter, ainsi en est-il dans "esprits purs et purs esprits", "une grêve sauvage", etc, pour au contraire presque s’en moquer. D’une bande magnifiant les mystères scientifiques et la science, on est passé à une bande la concevant avec plus de pragmatisme, de recul et presque de défiance, malgré le ton des récits. Cela devient tout bonnement excellent. Un seul regret qui tient à la mauvaise qualité formelle de la collection : on aurait aimé un récapitulatif chronologique des récits de la série pour mieux se repérer.BDGest 2014 - Tous droits réservés