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iranda se sépare de Pedro, son compagnon rencontré via internet. Pour vivre avec lui, elle s’était éloignée de sa famille et de Valence, son berceau. Si sa décision est sans appel, il ne lui est pas si facile de se défaire de la prégnance de quatre années de vie commune, ni de se restructurer. Elle dresse un bilan et revient sur les motifs qui l’ont conduite à la rupture.
Miranda n’arrive pas à s’adapter à la vie qu’elle mène depuis qu’elle a rejoint Pedro. Elle a le mal du pays, la ville ne lui plaît pas, elle n’arrive pas à trouver d’emploi stable et doit se contenter de petits boulots. L’intimité rêvée auprès de l’homme qu’elle aime est galvaudée par une situation financière trop instable pour permettre d’envisager un mode de logement autre que celui de la colocation. Elle ne s’épanouit pas dans cette relation et les maigres efforts que fournit son amant pour l’aider ne trouvent jamais grâce à ses yeux. Elle reste en situation d’attente, de mal-être et d’éternelle frustration. Quand les mensonges s’en mêlent, la décision s'impose.
Chronique d’une erreur de casting dans le choix de l’âme sœur, ce one shot, pointe la difficulté que peut éprouver une jeune femme à tirer un trait sur la relation qui la liait à celui auprès duquel elle s’était imaginé pouvoir vieillir. Pourtant, il faut se rendre à l’évidence : le caractère, les aspirations et le mode de fonctionnement de ce dernier ne convenaient ni au tempérament, ni aux ambitions de la jeune femme.
Le choix de Maria José Gimenez d’alterner les flash-back et les scènes au présent à une fréquence élevée tout en maintenant un ton quasi uniforme dans les dialogues, y compris lors des disputes, complique la lecture. Si le trait de José Miguel Fonollosa est actuel et agréable, le manque d’expressivité des attitudes et des visages ainsi que l’absence de différences marquées dans le graphisme qui permettraient d’identifier facilement les périodes, n’aident pas à atténuer les difficultés de repérage dans le temps.
L'époque actuelle voudrait que les couples se font aussi vite qu'ils se défont, que les familles se recomposent de plus en plus souvent, que les engagements peinent à se concrétiser. Nul doute que cet album pourra aider certains(es) à jauger la nature de la relation amoureuse qu’ils(elles) vivent au quotidien et à franchir le pas vers une rupture libératrice et porteuse d’espoir. Il leur faudra toutefois consentir quelques efforts pour pouvoir extraire de la lecture de cet ouvrage, proche du journal intime, les éléments sur lesquels ils pourront s’appuyer, la narration manquant de fluidité.
Les avis
Erik67
Le 03/09/2020 à 13:19:27
Si le titre avait été : je t'ai aimé comme on aime les connes, j'aurais un peu mieux compris le sens de cette oeuvre autobiographique. Quelle boulet celle-là sans vouloir nécessairement être méchant ! On a tout de suite envie de la laisser tomber et de fuir vers d'autres cieux. Maintenant, je pense qu'il a fallu une oeuvre expiatoire à l'auteure pour se sortir de cette soi-disant merveilleuse histoire d'amour. Pauvre Pedro ! Il a quand même le droit de garder la télé puisqu'il l'a payé.
En tout cas, nous avons là une vraie bd prise de tête sur une éternelle dispute dans un couple. Ce n'est pas très joyeux que de ruminer les rancœurs. La vie, ce n'est pas cela. Moi, je n'adhère pas à ce projet finalement très personnel de l'auteure. On n'est d'ailleurs pas obligé d'adhérer. Et si je disais réellement ce que je pense, je ne serai sans doute plus aussi charmant. Une bd qui aide sans doute à faciliter les ruptures dans les couples où il faut faire des compromis.