V
rai-fausse suite à L'aventure de l'homme chien, Le jardin de Mimi reprend, outre quelques personnages, l'esprit farfelu et quasiment naïf dans lequel baignait ce précédent album. Moitié « kawaii » (culte du mignon), moitié critique sociale, Yoon-sun Park développe un petit univers à la croisée des genres. Mimi, un chat, exploite une ferme avec ses amis, affronte des limaces bien organisées et des anciens combattants de la guerre de Corée, accueille des « woofers » paresseux (bénévoles qui, en échange du logement, aident dans l'exploitation), organise une exposition d'art et tente de survivre aux frimas de l'hiver. Ces petits récits sont entrecoupées de conseils écologiques et diverses digressions humoristiques.
Recueil d'histoires reprenant des thèmes dans l'air du temps, Le jardin de Mimi souffre également d'un autre mal du moment : une réelle tendance à la superficialité. La scénariste effleure à peine ses sujets, papillonne d'une anecdote à l'autre sans se soucier d'aucune forme de continuité. Résultat, sur la longueur, l'ouvrage donne l'impression d'un fil facebook rempli d'adorables images et d'apophtegmes abyssaux. D'un autre côté, l'imagination et l'engouement dont l'auteure fait preuve pour raconter ses petites fables se révèlent vraiment sympathiques, à défaut d'être totalement contagieux.
Curiosité tout juste amusante, Le jardin de Mimi est à réserver aux amateurs de jardinage et de félins.