Résumé: Après le succès de Pourquoi les Japonais ont les yeux bridés, Keiko Ichiguchi continue à nous expliquer sa vie de nomade dans ce nouveau livre à l'ambiance bon enfant. Elle commente avec malice la vie d'un vrai Japonais : comment naît une idylle dans un train, quel est le langage de la sensualité nippone, comment se sont émancipés les "shojo mangas", quelle est l'origine des mythes et légendes. Elle nous offre même une partie dédiée aux formules de politesse et aux. gros mots ! Car les Japonais aussi pètent parfois les plombs ! Ce volume est complété par une riche série de dessins inédits et de strips humoristiques, qui permettent une fois de plus à Keiko d'ironiser sur les us et les coutumes ? souvent inconciliables ? des Occidentaux et des Japonais.
A
près Pourquoi les Japonais ont les yeux bridés, Keiko Ichiguchi (1945, America) lève pour nous un nouveau pan du voile mystérieux qui entoure son pays natal. Installée à Bologne, en Italie, depuis plusieurs années, c’est avec un regard à la fois critique, amusé, étonné, voire perplexe, qu’elle nous parle du Japon.
Tout y passe. A commencer par les nouvelles modes qui y sévissent, comme cet engouement des jeunes femmes pour les hommes à lunettes (les « megane-danshi »), qui a conduit à l’ouverture de salons de thé où ces dames sont servies par des binoclards tirés à quatre épingles. Elle s’intéresse aussi aux bizarreries de l’évolution du langage et aux conséquences du changement des mœurs qui amènent désormais la jeunesse nippone à s’enlacer ou s’embrasser en public. Elle détaille également, sur plusieurs chapitres, une période de l’histoire de son pays, celle de la fin des samouraïs, à l’aube de l’ère Meiji. S’intéressant à différents traits culturels nippons, elle montre que les fameuses geishas sont loin de l’image qu’on en a en Occident et que, définitivement, la concurrence à l’école et la réussite aux examens peuvent avoir des résultats fâcheux pour ceux qui en supportent moins bien la pression. Ce n’est pas sans malice, qu’elle évoque l’extrême politesse, souvent vide de sens malheureusement, des vendeurs au combini, ou encore la liste bien maigre des jurons japonais. Quant à son marathon à une foire du manga et des fanzines, il fait sourire, rien qu’à imaginer la tête que feraient nos chasseurs de dédicaces occidentaux devant le défi que ça représente.
Pour agrémenter un ensemble déjà bien plaisant, quelques dessins pleine page accompagnent les anecdotes, de même qu’en fin d’ouvrage, une dizaine de strips frais et plein d’humour.