Résumé: Tony Stark, play-boy milliardaire, visionnaire de la technologie moderne, est également Iron Man. L'Avenger en armure tente aujourd'hui d'enrayer la propagation du virus Extremis qui se propage très rapidement sur la planète... et ailleurs. Il aura ainsi l'occasion de croiser anciens et nouveaux ennemis et d'étrenner trois nouvelles versions de son armure.
L
e « relaunch » est une pratique nord-américaine très régulière qui a pour but de réactualiser un titre en fonction de l'air du temps et de capter ainsi une nouvelle génération de lecteurs. Suite au succès de ses adaptations cinématographiques, Marvel a carrément décidé de mettre au goût du jour toutes ses séries phares avec l'opération Marvel Now ! Iron Man fait évidemment partie du lot. La tâche des auteurs est délicate, car tout en proposant une version modernisée du héros, ils se doivent de conserver la majorité de ses caractéristiques iconiques.
Pour ses nouvelles aventures, le Tony Stark signé Kieron Gillen est toujours aussi impulsif, tout en étant plus sobre et habité par une tendance à l'introspection. Plus sage, le Tony ? Que les amateurs d'action ne paniquent pas : Croire fait également la part belle aux batailles, dans lesquelles pas moins de trois armures flambant neuves sont mises à l'épreuve. Par contre, malgré les quelques innovations de fond, le scénario reste des plus convenus, pour ne pas dire simplistes : l'inventeur milliardaire passe son temps à courir après différentes incarnations du virus Extremis pour ensuite les exterminer à coups de laser multicolore et autres prises de jujitsu robotisé. Pour nourrir cette trame famélique, Gillen a multiplié les détails supposés donner du corps aux différents protagonistes et abuse, pour faire sérieux, d'un jargon scientifico-abscons. Si l'ensemble est bien boulonné – le scénariste connaît son métier -, la lecture de ce premier arc n'en demeure pas moins dramatiquement superficielle, pour ne pas dire plus. À titre de comparaison et, dans la même veine du divertissement grand public, les films mettant en vedette Robert Downey Jr. se révèlent nettement plus convaincants.
Graphiquement, l'approche de Greg Land n'est pas non plus très excitante. Si le côté design est très abouti, le reste de la mise en scène manque de percussion. Les personnages semblent figés dans des poses tout droit sorties des établissements de Madame Tussauds, les décors sont minimaux (même pour un comics) et les épisodes de bagarre invariablement statiques. De plus, la mise en couleurs façon aérographe de Guru eFX donne à l'ensemble une allure artificielle (les acteurs aux visages sur-maquillés, les jeux de lumière incessants, etc.). Au final, beaucoup de clinquant qui cache un dessin conventionnel et peu inspiré.
Ce redémarrage des tribulations d'Iron Man ne convaincra que les fanatiques les plus forcenés. Reste à espérer que les épisodes subséquents redresseront la barre.