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i>Intrigues au pays du matin calme est un recueil de quatre nouvelles qui se déroulent en Corée, à un moment indéterminé sous la dynastie Choson (qui a régné de 1400 à 1900).
Les trois premières mettent en scène l’inspecteur secret royal, Yun Sugi, qui se déplace incognito dans les provinces pour rétablir la justice en défendant les plus faibles contre les abus des puissants. Il est alors possible de craindre une version asiatique de Robin des bois, surtout que le héros apparaît de prime abord assez lisse et un peu comme un homme idéal défendant la veuve et l’orphelin. Mais cette impression est contredite par le fait que l’idéal de justice de l’inspecteur ne triomphe pas toujours. Dans la troisième nouvelle (Le tragique secret), il est ainsi impuissant à sauver une jeune fille de la haine d’une partie de sa famille et, pire, il ne peut pas punir les coupables. Il laisse également apparaître des fêlures dues à son passé et est hanté par ses souvenirs. Cela donne ainsi un peu de relief au personnage. La première nouvelle (Peines et bonheurs conjugaux) est assez classique et nous présente Yun Sugi qui enquête sur la corruption de fonctionnaires haut placés. Coup de cœur pour la deuxième nouvelle (Vent violent dans la région frontalière sino-coréenne) qui a pour sujet l’amour et la haine, deux sentiments si proches, ainsi qu’une incompréhension « culturelle ». La dernière nouvelle (Esprits maléfiques) est différente, plus légère, et l’inspecteur n'y apparaît pas. On s’attarde sur le folklore puisqu’un homme doit se débarrasser du fantôme d’une femme qui s'est suicidée parce qu'il la délaissait.
Le trait fin de Natsuki Sumeragi nous fait découvrir une Corée méconnue et la vie simple des gens de cette époque. Le dessin des personnages est délicat. Il faut néanmoins apporter quelques nuances. Tout d’abord, on a un peu l’impression que tous les protagonistes se ressemblent et on se perd un peu pour savoir qui est qui. Ensuite, si le dessin est beau, notamment les costumes, le minimalisme des décors, même s’il est certainement délibéré, est regrettable.
Ce manga est un peu comme une estampe qui aurait capturé un moment de vie en petites touches de peinture. La sensibilité de ce titre vise plus particulièrement la gente féminine mais c’est également une ouverture vers un contexte méconnu que l’auteur a bien su exploiter en mettant en scène des histoires simples mais universelles.
Chronique d'un destin clément
Chronique de la voix des fleurs