Info édition : Noté Première édition.
DL: D/2018/0086/170, noté à la date de parution (12/01/2018).
Format 177 x 248 mm.
Résumé: Côte d'Opale, 1973. Adolescents, Alban et Pablo profitent de leurs vacances, au gré des ondes de Radio Caroline, la célèbre radio pirate qui émet depuis un bateau navigant sur les eaux internationales.
Cinq ans plus tard, bien que d'origines sociales opposées, les deux comparses ont la même envie : partager la musique boudée par les radios françaises officielles et donner la parole aux bâillonnés de la société. Avec beaucoup d'idées et peu de moyens, ils créent Radio Nomade, leur radio pirate.
Radio Nomade émet chaque semaine d'un endroit différent pour échapper à la police diligentée par l'État qui n'entend pas voir son monopole remis en question par les nombreux radiolibristes. Entre brouillage et arrestation, l'avenir de la fine équipe est plus qu'incertain. Et l'envie de continuer d'investir les ondes à tout prix, malgré les risques et les avertissements, pourrait en tout cas venir à bout de l'amitié entre les deux hommes...
P
aris, 1978. L’offre radiophonique est restreinte. Quelques stations officielles occupent toute la place en mettant à l’antenne les bluettes de Claude François, France Gall ou Johnny Hallyday. Avec trois fois rien, Pablo et Alban lancent Radio Nomade. Chaque semaine, le tandem déplace son matériel pour échapper à la police avec laquelle ils jouent au chat et à la souris. Ils permettent à leurs compatriotes d’entendre Pink Floyd, Led Zeppelin ou Jacques Higelin et donnent la parole aux clochards, aux pauvres et aux prostituées.
Le récit de Laurent Galandon se révèle intéressant, précis et bien documenté. Le discours est minuscule, mais fondamentalement, il offre un prétexte pour porter un regard sur les années 1970 et sur les baby-boomers. La démonstration est réussie, le lecteur s’attache aux deux protagonistes, se reconnaît dans l’un comme dans l’autre : le révolutionnaire pour qui les ondes demeurent un outil et l’esthète qui s’intéresse davantage à la musique qu’au combat. Ils ne savent pas encore, que les trente glorieuses touchent à leur fin.
Le dessin de Jeanne Pujol s’avère en phase avec le projet. Très réaliste, il est fidèle à l’époque décrite. Il ne transcende pas la narration, ce n’est d’ailleurs pas ce qu’on lui demande. Discret, il soutient efficacement le propos, sans toutefois marquer durablement les esprits.
Le portrait d’une génération vue à travers le prisme d’une anecdote finalement mineure. Du moins quand on l’observe quarante ans plus tard.
Les avis
Erik67
Le 03/09/2020 à 18:56:18
On a aujourd'hui du mal à y croire car on peut écouter toutes les radios que l'on souhaite sans qu'elles soient soumises à un appareil d'état. Cela n'a pas toujours été le cas dans l'histoire de notre pays. Il faut se rappeler qu'avant 1981 et l'élection de François Mitterrand, les radios étaient toutes contrôlées par l'Etat et il ne faisait pas bon du tout critiquer l'action du gouvernement.
Ainsi, le président Valéry Giscard d'Estaing disposait d'un avantage politique assez conséquent sur ses adversaires en disposant de l'outil médiatique. Les chanteurs français comme Johnny Hallyday ou Michel Sardou ont également pu prospérer car les programmes musicaux étaient fortement hexagonaux.
L'action de ce récit se passe dans les années 70 avec l'émergence des radios pirates alors que certains pays européens comme l'Italie avait déjà libéralisée les ondes dès 1976. On va suivre deux étudiants qui se lancent dans la piraterie dans une société parfois assez réactionnaire malgré mai 1968. C'est assez intéressant de voir comment ce sujet rare est traité.
Il y aura une trahison à la fin d'où l'interférence mais ce n'est pas celui que l'on pense qui a balancé. Comme quoi, il ne faut jamais tirer des plans sur la comète.