Résumé: Incarcéré à la prison 103 en compagnie d’un robot nommé Zip, Harry Rockwell se voit proposer un marché par Visconti, le mystérieux personnage qui vient de faire échouer sa spectaculaire tentative d’évasion. Le héros adulé des foules, le major Pulsor, a disparu. En échange de leur liberté, Harry et Zip sont lancés sur les traces de ses kidnappeurs, avec pour mission de sauver Pulsor. L’enquête débute dans les secteurs interlopes d’où Harry est originaire, et où il retrouve avec plaisir quelques-uns de ses anciens comparses comme l’ineffable Elvis, trafiquant d’armes et spécialiste des combines en tout genre. Mais il s’avère vite que la mission est piégée, et que l’ancien taulard est manipulé par ceux qui ont provoqué sa remise en liberté. Harry a beau être un cassecou très rock’n’roll, son avenir paraît bientôt très compromis. Réussira-t-il, comme l’imprévisible Zip, à demeurer envers et contre tout… inoxydable ?
L
’entrée en matière a tout pour plaire : belle introduction cinématographique qui présente un trait racé et une colorisation pleine de caractère, puis des dialogues soignés au ton habilement décalé pour lancer dans l’aventure les deux personnages principaux. Efficace, rien à redire. Au début, le lecteur se croirait dans la série-concept La grande évasion des éditions Delcourt, tant le récit concentre dans les premières pages tous les ingrédients du genre : élaboration et mise à exécution d’un plan, le tout avec ruse et sagacité… jusqu’à ce qu’un grain de sable vienne enrayer la mécanique.
Les auteurs enchaînent en offrant une vue imprenable sur un univers qui oscille entre imaginaire de science-fiction (avec un bestiaire à la Men in Black) et réalisme (société du spectacle où règne la loi du plus fort, avec son cortège de manipulations et de coups fourrés). Si l’ensemble fonctionne assez bien, il laisse son public sur sa faim : le manque de profondeur dans le traitement du décor et des protagonistes a tôt fait de rendre le scénario quelque peu bancal. Les péripéties et autres retournements de situation se succèdent à un rythme tel qu’une confusion certaine finit par s’installer, tandis que le peu d’informations recueillies sur les différents acteurs et leur passé suscite un sentiment grandissant de frustration. Un constat d’autant plus regrettable que les sources d’inspiration remontent de manière intéressante jusqu’au super-héros à l’américaine, créant un monde foisonnant qui demandait assurément à être creusé davantage.
S’il fallait résumer en quelques mots l’expérience vécue à la lecture d’Inoxydable, peut-être faudrait-il simplement dire que Sébastien Floc’h et Steve Baker sont un peu à l’étroit dans un format "one-shot" qui les bride et les empêche de faire les choix les plus judicieux. Reste une myriade de clins d’œil aux séries B et, surtout, ce graphisme au goût très prononcé de « reviens-y »…
La preview
Les avis
Erik67
Le 10/11/2020 à 09:31:58
Inoxydable fait passer un bon moment de divertissement mais cela s'arrête là. La psychologie des personnages est assez primaire entre la brute épaisse et le robot moralisateur. Prononcer le mot rock'n'roll est déjà une idée utilisée dans un film à savoir les lois de l'attraction. Le duo sympa avec un robot est également une idée reprise. Bref, il n'y a rien de vraiment original.
Pour autant et comme dit, c'est de la bd détente. L'idée principale de cette oeuvre est certainement la manipulation de masse par les médias qui créent de faux héros. On l'a encore vu dernièrement à l'occasion de l'attentat de Nice. Les gens ont besoin de super-héros coûte que coûte. Mais bon, les héros ne sont pas forcément ceux auxquels on croit.
wolfiz
Le 19/03/2017 à 19:40:52
http://dcafeine.blogspot.be/2017/03/inoxidable-de-steve-baker-et-sebastien.html
Inoxidable, édité aux éditions Casterman et sous label KASR (aucune affiliation avec Keyser Söze, j'ai vérifié pour vous bande de feignasse) avec au pilotage Sébastien Floc'h et Steve Baker
Cette BD à couverture rigide et cartonnée , assez classe en fait , est composée d'une centaines de pages tout en couleurs; le tout formaté style comics américains c'est-à-dire un peu plus petit qu'une page A4 classique. Sympathique bête en apparence, mais quid de ces tripes ? Est-ce que cela sent la moule , le faisan , la moquette où une bonne gueuse ? Jetons un coup d'oeil à l'histoire.
Dans le future, la Terre est sous le joug d'un puissant conglomérat économico-politique; Quelques part se trouve le pénitencier 103 , véritable forteresse et résidence façon club Med' pour de dangereux criminels. ZIP l’androïde et Harry , un truand de la pire espèce, se retrouvent, suite à une évasion ratée, forcé de travailler ensemble pour mener une mission suicide quémandée par un mystérieux homme de pouvoir; tout refus les menant à une mort certaine façons kebab.
Leur mission ? Retrouver un personnage publique mais pas n'importe lequel. L'on parle de l'icône "humaine", fer de lance et protecteur de la veuve , l'orphelin et l'opprimé , je veux nommer LE MAJOR (tadaaaam).
Véritable Captain America, ce dernier a été kidnapper ... mais par qui et pourquoi ? Arriverons-t'ils à éventer le complot et survivre à cette mission plus que suicide et douteuse ?
Avec un dessin vivant, dynamique en mode baroud qui pourra titiller certains de part son style particulier; notamment avec le regard des personnages assez inexpressifs et une morphologie des visage peu courante , proche de la caricature.
Le découpage est bien rythmé grâce à des dialogues percutant , un scénario solide proche d'une production buddy-movies américaine et une découpe façon hollywoodienne.
J'aurai pu dire du bon travail d'orfèvrerie si certaine case avait été zoomé de manière informatique et nous offrait un rendu bien dégueulasse qui dénotera par rapport au reste de la production.
Au final une bd rock'n'roll qui se laissera regarder et lire comme un bon Bruce Willis. Pour tous publics :)