Info édition : Avec jaquette papier "40 ans Glénat".
Résumé: <p>Au coeur de la violence conjugale...</p><p>Pour tout le monde, c’est un couple ordinaire. Lui est perçu comme le mari idéal, elle comme la femme réservée. Pourtant, une fois la porte de leur appartement fermée, les visages changent. Des bruits sourds, des bleus masqués, les regards du voisinage ou des amis niant la réalité par facilité… Les humiliations et les coups constituent le quotidien de cette jeune mère de famille. Jusqu’à quand ?</p><p>À travers ce récit bouleversant sur une question de société trop peu abordé, Loïc Dauvillier nous confronte au drame de la domination physique et morale d’un homme sur une femme, que le dessin sobre et sensible de Jérome D’Aviau rend particulièrement poignant.</p>
D
eux jeunes couples sont voisins de palier. Rien ne les différencie en apparence, si ce n’est que dans l’intimité d'un des deux foyers, une petite fille et sa maman se retrouvent à la merci d’un père et conjoint violent.
Les auteurs de Ce qu’il est reste, récit déjà axé sur le couple, renouvèlent leur collaboration avec un sujet grave et tabou rarement abordé en bande dessinée : celui de la violence conjugale. Dépendance économique, agressions physiques, psychologiques puis finalement sexuelle, Inès dénonce sans chercher à expliquer, toutes les formes que peuvent prendre ces maltraitances, mais également l’indifférence et la passivité de l’entourage.
Grâce à un scénario en quatre actes relatant un peu plus de vingt-quatre heures de la vie du couple, Loïc Dauvillier a su donner l’impression de banalité et de répétition des sévices subis, sans alourdir ou complexifier son récit. Appuyé par le trait noir et blanc de Jérôme D'Aviau, à la croisée entre ligne claire et manga, notamment au niveau des expressions des visages, les auteurs jouent sur les contrastes pour créer et faire ressortir les tensions. Le dessin s’assombrit, se salit lors des scènes les plus dures et au contraire s’éclaircit, perd sa texture, lors des passages plus légers donnant une sorte de respiration dans la lecture après des phases « à risque » et de brutalité. L’utilisation de plans rapprochés servent également efficacement l’histoire en évoquant certains éléments importants, tels que ce gros plan sur l’alliance de la jeune mère de famille qui déclenche la préparation d’un hypothétique départ, ou encore les passages à tabac, davantage suggérés qu'exposés, grâce à un cadrage se concentrant sur les poings de l’homme, évitant ainsi les errements d'une mise en scène trop démonstrative.
Inès est un récit graphique poignant parfaitement mené, qui ramène à un triste constat : en France, tous les trois jours, une femme meurt à la suite de violences conjugales.
La preview
Les avis
Erik67
Le 26/08/2020 à 18:32:20
On ne ressort pas indemne d'une telle lecture (malgré déjà 1500 avis déposés). Moi, j'ai éprouvé beaucoup de colère contre une société qui laisse faire ce genre de choses totalement inadmissible. Oui, de la colère contre ces hommes qui se croient de véritables mâles en dominant leur femme tout en s'abreuvant de canettes de bière. Il n'existe pas plus vil ... Je suis totalement bouleversé par la dernière image.
Si je pouvais éradiquer d'un cou de baguette magique ce fléau qui gangrène la société, je n'hésiterais pas une seule seconde à le faire. Pourquoi ne pas créer des comités de vigilance dans chaque quartier pour éviter que de tel drame ne survienne ? S'il faut passer par la dénonciation pour lutter contre ces êtres ignobles, alors oui. En n'oubliant pas de durcir la loi au maximum ... Bien entendu, ceci est mon parti pris personnel que m'a inspiré une telle lecture. Les monstres modernes doivent être combattus et pas seulement par des super-héros issus du passé ...
Cette bd a le mérite de parler d'un sujet difficile en ne tournant pas autour du pot de manière hypocrite. Il n'y a point de sensiblerie inutile. C'est vrai que beaucoup de lecteurs éprouveront certainement un malaise devant notre impuissance. Mais il ne faut pas ... Il faut voir la réalité en face et agir en conséquence même s'il est difficile de rentrer dans l'intimité d'un couple. Cette lecture est d'utilité publique.
herve26
Le 30/10/2017 à 15:31:34
Cela va vite, très vite.
Cette bande dessinée, malgré sa centaine de pages, se dévore en quelques minutes (c'est presque un reproche) mais on ne sort pas indemne de cette lecture, fut-elle rapide.
Dans un quasi huis-clos, nous assistons au calvaire d'une femme (qui curieusement ne se prénomme pas Inès). Il y a tout dans ce calvaire : violence conjugale, alcool, machisme et bien d'autres encore.
Pas de temps mort, on rentre très rapidement dans le vif du sujet, et on se prend à tourner les pages pour savoir avec impatience jusqu'où cela va aller....
Le dessin de Jérôme d'Aviau, en noir et blanc, colle parfaitement à l'histoire.
Une chronique amère, violente mais prenante.
salene
Le 18/04/2009 à 22:44:51
Album hyper prenant, on ne peut plus s'en détacher des qu'on a commence a tourner les pages.
Sujet grave, mais au combien d'actualité.Le dessin est tres realiste et le noir et blanc rend l'ambiance encore plus pesante.
Il faut maintenant attendre la suite...