Résumé: Satsuki, un adolescent orphelin et solitaire, découvre un jour dans les affaires familiales un grimoire qui lui permet d'invoquer les arcanes du tarot, appelés "avatars". Malheureusement, nombre d'entre eux s'échappent du livre par sa faute. Le garçon est alors contraint de partir à leur poursuite avant que ces dangereuses et mystérieuses créatures ne sèment le chaos...
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rphelin élevé par son grand-père, un marchand d’œuvres d’art peu amène, Satsuki vient d’emménager au Japon. En déballant ses affaires, il tombe sur un grimoire d’où s’échappent soudain une lumière vive et un spectre qui disparaissent aussitôt. Peu après, une fillette surgit en l’accusant d’avoir volé l’ouvrage et d’avoir semé le chaos. Abasourdi, Satsuki apprend que Lady est la gardienne du recueil qui permet en fait d’invoquer les dangereux arcanes du tarot. Le premier des avatars fuyards, la Lune, se manifeste bientôt en tentant de tuer Lady et Aleister, incarnation du Soleil. Satsuki les sauve in extremis grâce à sa force de persuasion et gagne l’amitié d’Éliphas. Une collaboration joyeuse commence alors entre les quatre partenaires, tandis que, dans l’ombre, d’autres arcanes s’apprêtent à entrer dans la danse.
Des entités magiques qui s’échappent et qu’il faut retrouver pour les assujettir à leur gardien… Si le thème d’Incarnations a un air de déjà-vu, c’est qu’il évoque, dans une certaine mesure, l’incontournable Card Captor Sakura des Clamp. Mais la ressemblance s’arrête là. Point de magical girl à peine sortie de l’enfance ou de petite bête affectueuse et directive, dans la série de Rika Suzuki. Malgré une certaine dose d’humour, le ton est d’emblée résolument plus sombre, ne serait-ce que du fait d’un héros passablement renfermé et solitaire.
Une fois les personnages et le fond de l’intrigue mis en place, le récit se déroule selon un rythme rapide qui ne s’offre que quelques rares moments de répit. Ceux-ci permettent à la mangaka de dévoiler le quotidien pour le moins animé des habitants du manoir et la psychologie tourmentée de Satsuki, dont le passé difficile est évoqué par petites touches. Il faut cependant attendre la fin du volume pour que l’histoire pique la curiosité et prenne un tour plus substantiel grâce à l’intervention de nouveaux acteurs aux desseins obscurs. Enfin, le lecteur retrouve les canons du shojô, beaux garçons et trames à l’appui, à travers le trait assez fin Rika Suzuki. Combiné à un découpage précis et dynamique, ce dernier fait la part belle à l’expressivité et se pare d’un cachet de romantisme plutôt charmant.
Ce premier tome d'Incarnations constitue une entrée en matière tout à fait honorable qui séduira sans doute le public visé par son mélange d'aventure et de fantastique enrobé d'un graphisme élégant. Espérons toutefois que la suite gagnera en substance.