Le 19/06/2024 à 17:14:13
Cette BD porte bien son nom... Parce que Julia Wertz cherche un moyen de guérir son alcoolisme (spoiler, c’est vraiment pas facile, mais on peut y arriver avec des médicaments, des séances de psychothérapie et quelques bons amis), mais aussi, dans une autre mesure, parce que les hommes qu’elle rencontre sont imbuvables (ses frères, son logeur, ses petits copains, certains hommes dans la rue...). Quelque part aussi parce que cette BD, sur le plan formel, est particulièrement insipide. Si l'objectif était de faire une BD imbuvable, c'est réussi : trait simple, « qui va à l’essentiel » (France Inter), décor généralement épuré voir absent, découpage redondant... Idem pour la composition, saturée de narratifs et autres bulles en cascade. Les rares variations de style n'y changent rien. Certes, les personnages, aux grands yeux caractéristiques et aux corps polissés, sont dessinés avec une grande régularité... Mais, marre de ces romans graphiques à portée autobiographique où l'esthétisme passe complètement à la trappe ! Les angoisses de Julia Wertz et son storytelling, qui prend trop souvent la forme d'anecdotes, dans une organisation assez chaotique, m'ont rebuté. Je ne suis apparemment pas le public cible. C’est dommage, parce que le fond du propos est éminemment intéressant : que ce soit son combat intérieur contre l'alcool et les discriminations, ou encore sa vision aiguë de New York, ainsi que du monde du Comics indépendant. Et puis, il est vrai, il y a beaucoup d’humour (pour Le Monde c’est « hilarant », pour L’Obs la BD est « drôle et attachante », « humour cru » selon Washington Post...), bien que je n’ai franchement ri qu’une fois sur les 318 pages de ce roman graphique. Probablement la faute d’une traduction problématique, imbuvable encore une fois... Je me répète, le titre français est bien trouvé.BDGest 2014 - Tous droits réservés