Info édition : Avec en fin d'album, un dossier historique de 8 pages rédigé par Aude Gros de Beler.
Résumé: Personnage iconique, presque légendaire, Cléopâtre est vue dans cet album à travers un point de vue inédit. Mal connue, cette reine, à l’intelligence hors du commun, érudite, charismatique, et d’origine grecque est l’un des pharaons les plus avisés de la fin de l’empire ptolémaïque. Son but avant tout est de restituer la gloire passée de l’empire égyptien, et pour cela elle doit impérativement composer avec Rome. Car la reine d’Egypte est également victime de la propagande romaine. Elle est haïe par les Romains – surtout les Romaines ! – pour deux principales raisons : tout d’abord, c’est une monarque riche et puissante, alors qu’à Rome, la république est chérie et les rois vus comme des tyrans. Puis, c’est une femme libre, autrement dit, une femme qui jouit de libertés interdites aux romaines : elle peut vivre seule, posséder des propriétés, hériter ou divorcer... tout ce qu’une romaine ne peut pas être.
Par curiosité, je me suis essayé à un tome de la série "Ils ont fait l'histoire" et dans l'ensemble, je suis déçu du contenu. Le contexte historique est bien là avec tous les détails importants sur la vie de Cléopâtre, mais pour ce qui est de la structure, du rythme et de rentrer dans l'état d"esprit des personnages, le récit se tire une balle dans le pied. Trop d’événements viennent parcourir cet unique tome, là ou deux ou trois tomes aurait pu permettre de se familiariser avec les différents personnages historiques et leur singularité, aussi bien Cléopâtre que l'ensemble des personnages secondaires. La sensation qui en résulte est qu'un livre d'histoire aurait suffit à décrire les faits, ce que je cherche dans la bande dessinée, c'est de me mettre dans la peau des personnages et en quelque sorte de vivre à travers leurs regards. Or ici, le physique et les personnages ne sont que des enveloppes au récit historique. Du coup, on ne rentre jamais complétement dans l'histoire.
Le dessin est réussi dans son ensemble, mais là encore, la narration l’empêche de l'exprimer pleinement. Ainsi, avec les quelques planches sur César, puis Marc Antoine, suivies de celles sur Octave, il est difficile de s'acclimater au caractère et tempérament de chacun. Cette version de "Cleopatre" manque clairement de force.