Info édition : Avec en fin d'album, un dossier historique de 8 pages rédigé par Florence Alazard.
Résumé: « Car tel est notre plaisir »
1505, cour du château d’Amboise. Le jeune François d’Orléans, duc de Valois, est plus inspiré par les cours d’équitation ou les entraînements à l’épée que par l’apprentissage du latin. Promis à la fille du roi de France Louis XII, François représente le fils qu’il n’a jamais eu. Héritier du trône à sa mort, François gouverne très vite avec ce tempérament fougueux qui le caractérise. Par ses grandes campagnes militaires, notamment celle contre Milan illustrée par la victoire de Marignan, François devient l’incarnation parfaite du roi-chevalier. Mais il ne compte pas limiter sa grandeur à ses seuls faits d’armes : son règne sera aussi celui du développement des arts et des lettres, en même temps qu’il renouvellera en profondeur les pratiques politiques de la monarchie française.
Roi emblématique de la Renaissance française, François Ier est un personnage clé dans l’histoire de France. Vainqueur à Marignan puis vaincu à Pavie, il incarne le clair-obscur d’un siècle de transition.
«
Je me nourris du bon feu et éteins le mauvais», voici la devise que présente François d'Angoulême à son futur beau-père, Louis XII. En promettant la main de sa fille Claude, ce dernier assure au jeune Duc de Valois le trône de roi de France. C'est donc le vingt-cinq février 1515, en la cathédrale de Reims, que le nouveau souverain est sacré sous le nom de François Ier. Première tâche et non des moindres : recouvrer le duché de Milan, perdu deux ans auparavant.
Après l'adaptation d’œuvres de H.G Wells, Dobbs s'attaque ici à une célèbre figure historique. Conseillé par Florence Alazard, l'auteur souhaitait se départir du mythe pour montrer l'homme et non la façade (représentation inévitablement tronquée). Après un bref épisode présentant François enfant, le récit s'attaque à la campagne en Italie et la fameuse bataille de Marignan. S'ensuivront plusieurs des événements et décisions marquants de cette première partie de règne, jonchée d'obstacles et d'oppositions internes et extérieures (Charles Quint notamment). Dans son rôle de soldat, dans ses résolutions politiques, ses rapports à la religion et son attirance pour les Arts transparaît sa forte personnalité, ferme et sachant parfaitement ce qu'il veut. Rare exception dans l'influence de ses choix diplomatiques, sa mère Louise de Savoie, qui l'entourera jusqu'à sa mort. Les rares moments d'intimité permettent au lecteur de souffler car si la lecture s'avère véritablement intéressante, elle demeure copieuse. La complexité des enjeux, les nombreuses personnalités qui ont croisé le monarque et les transitions abruptes nécessitent en effet une certaine concentration. Néanmoins, le très bon travail sur la narration facilite grandement la compréhension, que ce soit la voix off explicative ou les dialogues de qualité.
Avec la touche élégante de son style réaliste, Chaiko (reprise de La chronique des Immortels) évite la rigidité formelle et l'austérité assez inhérente à cette collection, Ils ont fait l'histoire. Son trait fin exécute un travail soigné qui procure un réel plaisir de lecture, estompant ainsi l'aspect scolaire induit par le sujet. Les couleurs douces accordent un effet suranné de bon aloi, restaurant de belles ambiances d'époque au décors. Dans le doute, la détermination ou la colère, ce François charismatique et expressif partage ses émotions en les laissant transparaître sur son visage.
S'attardant sur les vingt premières années de souveraineté, les auteurs proposent une vision certes incomplète mais néanmoins globale et significative d'un des personnages marquants de la Renaissance et la royauté française. Impeccablement illustré et dense dans son contenu, l'ouvrage reste cependant relativement abordable par tous.