Info édition : Avec un dossier historique de 8 pages rédigé par Renaud Villard.
Résumé: Italienne de naissance, reine de France par mariage, Catherine de Médicis est une figure emblématique du XVIe siècle. Son nom est irrémédiablement associé aux guerres de religion opposant Catholiques et Protestants. Partisane d'une politique de conciliation, elle est l'instauratrice en France de la liberté de conscience pour les Protestants et a de nombreuses fois tenté de faire accepter le concept de « tolérance civile ». Bien que son rôle dans le massacre de la Saint-Barthélemy ait contribué à faire d'elle une personne controversée, Catherine de Médicis a toujours été animée par une seule volonté : défendre à tout prix l'idée de royauté française.
Ce nouvel album de la collection « Ils ont fait l'Histoire » - le premier consacré à une femme - réhabilite le personnage de Catherine de Médicis et vise à relativiser la « légende noire » faisant d'elle une personne acariâtre, jalouse et prête à tout pour conserver son influence.
D
ans ce nouvel album de la collection Ils ont fait l’histoire, Mathieu Gabella et Renaud Villard – historien – s’attachent à toiletter l’image de la reine Catherine de Médicis. Ils offrent ainsi une image plus contrastée que celle de la « légende noire » habituellement véhiculée. Au fil des pages, c’est une femme intelligente, tenace et douée d’un grand sens politique qui se dévoile aux lecteurs. Dans une époque très troublée, faite d’intrigues, d’alliances, de trahisons, d’exactions et de guerres territoriales et de religion, - tant à l’extérieur des frontières du royaume qu’en leurs seins –, la dirigeante du royaume de France cherche constamment à préserver l’unité du pays, à restaurer une royauté à l’autorité très théorique et réinventer l’exercice du pouvoir.
Pour les auteurs, la tâche est compliquée : décrire une vie dédiée à régner en composant avec le fanatisme religieux, les menaces extérieures, les complots ou les décisions nécessaires mais qui heurtent vos convictions. Autant dire que le rythme du récit d’aventures n'est pas de mise. Si, sujet oblige, la lecture reste exigeante, les choix du duo s’avèrent payants. Dans ce contexte qui ne laisse pas de place aux grandes envolées graphiques, le dessin de Paolo Martinello se révèle tout à fait efficace. Dommage, cependant, qu’il manque quelque peu de séduction, écrasé par une colorisation assez sombre, manquant d’éclat.
Malgré l’aspect assez didactique, cette bande dessinée dense offre un regard intéressant sur un personnage fort de notre Histoire.