Info édition : Noté "Première édition". Henri Reculé, outre le lettrage, est crédité au crayonné et aux bulles.
Résumé: Connaît-on jamais vraiment quelqu’un ? C’est la question à laquelle doit répondre Diane, la femme de Larry B. Max. Son mari est-il le sénateur vertueux et bon père de famille qu’elle a épousé, ou un chevalier blanc ivre de sa mission dont l’intransigeance a poussé son bienfaiteur au suicide ? Larry, lui, enquête sur une autre identité : qui est Jonny, son accusateur de l’ombre ? Et son seul indic vient de mourir en n’ayant que le temps de lui indiquer un hôpital psychiatrique, théâtre idéal pour le dénouement de la plus hitchcockienne de ses aventures.
L
arry Max est désormais marié à Diane et sénateur de Californie. Il est accusé d’avoir corrompu Richard Beasley, auquel il succède. Pire, l’ancien agent de l’Internal Revenue Service est soupçonné d’être à l’origine de son suicide, que nul ne parvient à expliquer. Pendant ce temps, deux anciennes maîtresses déposent plainte contre lui sur les motifs de violence et abus de pouvoir. Son épouse commence à douter. Il est attaqué de toutes parts, son univers s’effrite, il est prêt à sombrer. Par ailleurs, Kaminski, gros promoteur immobilier, est descendu par la froide et méticuleuse Bélinda. Une photographe, Midori, commanditée par un inconnu, se retrouve sur des scènes de crimes, qu’elle immortalise. Victime d’un maître-chanteur, Larry Max est sommé de démissionner. Pour se dégager des rets dans lesquels il est piégé, il va devoir interroger à nouveau son passé et pénétrer les milieux interlopes de Washington.
Le Sénateur est le onzième récit de I.R.$. Comme les dix précédents, celui-ci mobilise deux albums. La Résurrection des condamnés est la seconde partie du diptyque. Depuis 1999, date de lancement de la saga, c’est le même duo d’artistes qui est aux commandes : Stephen Desberg (Le Scorpion, Black OP, Sherman) au scénario et Bernard Wrancken (H.ELL) aux pinceaux. Adoptant un point de vue original, celui d’un agent spécial du fisc américain, I.R.$ explore les importants mouvements d’argent illégaux, les financements occultes, les grandes organisations criminelles, mais questionne également la nature de l’homme, sa soif de pouvoir, son besoin d’enrichissement et son goût du secret. Exploitant les zones sombres de l’histoire et les mythes actuels du grand banditisme, chaque investigation est narrée sur un mode dynamique, donnant une véritable épaisseur aux personnages. Au premier rang de ceux-ci se trouve Larry Max, au professionnalisme méticuleux, aux valeurs indéboulonnables, mais à la vie affective perturbée et mystérieuse.
Ce vingt-deuxième épisode ne déroge pas à la règle et propose son lot de manipulations, menaces et rebondissements. À nouveau, l’intrigue est une mécanique bien huilée, rehaussée par les doutes et l’impuissance du personnage principal. La ligne claire de Wrancken, enrichie de lavis, est toujours efficace et met parfaitement en images les ambiances, des abords d’une piscine luxueuse aux obscurs bureaux où se font les confidences et se nouent les destins. Pour une fois, le fonctionnaire imperturbable est attaqué sur un plan plus personnel, sans trahir l’esprit de la série. Un dénouement inattendu, un héros secoué, une trame haletante : tous les ingrédients d’une bonne bande dessinée.
Les avis
Fabrice29
Le 16/12/2021 à 20:20:33
Cette album sombre dans le mélodrame...
Terminé les manigances politico-financières avec le suspense haletant des premiers albums...
Cette album présente une banale histoire de vengeance plutôt fade par rapport aux précédents album.
Vite lu, vite rangé...J'espère que la suite sera plus intéressante...
bigben
Le 23/07/2021 à 19:22:49
Je ressens aujourd'hui quelques lassitudes concernant un dessin qui commence tout doucement à sentir la facilité. On a souvent l'impression que lorsque Vrancken se retrouve en manque de documents/images pour l'aider à illustrer ses planches, il a tendance à faire de gros raccourcis au niveau du découpage et ne se prend dès lors plus trop la tête pour aller jusqu'au bout des choses. Cela donne des scènes parfois (visuellement) difficilement compréhensibles. Notons pourtant qu'il est aidé au niveau des crayonnés par Henri Reculé. Le scénario ne casse pas non plus trois pattes à un canard et le "cycle" annoncé prend définitivement du plomb dans l'aile. Je me souviens des premiers IRS... Ils (les auteurs) avaient tout compris. A force d'expérimenter (le dessin) et rallonger (l'histoire) on finit par se dire que Larry devrait prendre des vacances afin de sortir de la tourmente dans laquelle ses auteurs l'ont laissé.
Erik67
Le 07/07/2021 à 08:17:29
C'était présenté et vendu comme un nouveau cycle abordant la politique américaine. Il y a évidemment tromperie sur la marchandise car c'est plutôt la psychiatrie qui était visée. De là, à dire qu'il n'y a qu'un pas entre les deux, je ne m'aventurerais pas sur ce terrain...
Les auteurs ont certainement voulu nous présenter un Larry B. Max moins froid et plus humain. Je ne dis pas que cela décrédibilise ce personnage mais c'est un pari risqué.
Je trouve que les dessins sont réussis dans l'ensemble et les femmes sont plutôt jolies ! Il y a un certain dynamisme que j'aime bien. Cela reste un dessin propre mais qui manque parfois d'un peu d'âme.
Le prochain combat de notre héros est déjà annoncé dans un discours qu'il livre en conférence de presse. Il va s'attaquer contre tous ceux qui, à travers le monde, se font des milliards de dollars en profitant de l'écologie et du réchauffement climatique. Les écologistes vont avoir bien du souci à se faire ! On a hâte de voir cela mais il ne faudra pas dévier du sujet annoncé !