La couverture de ce tome 7 est éloquente ! Nous aurons à faire à un face à face ( Dualiste ?) entre le nouveau moi et l’ancien moi de notre héros Mr Nakoshi. Mais surtout il est particulièrement intéressant de constater que notre héros emportait avec lui une part intime des personnes avec lesquelles il s’était querellé…
Avant de commencer, on peut revenir sur « l’homonculus sensoriel », et la manière dont le docteur les a présenté. Les homunculus sensoriel changent, disons se modifient, d’une société à l’autre, d’un entourage familial à l’autre. Il est facile à partir de là de savoir quelle forme il prend en fonction des gestes sociaux. On embrasse pas n’importe qui sur la bouche, on ne fait pas une poignée de avec n’importe qui, et la grosseur de la tete ( du cerveau !) en dit long sur la prédominance de cet organe sur les autres…Dois-je rappeler que nous éprouvons des signes sociaux par le corps ? D’ou les fameuses fausses surprises comme les rencontres ou l'amour. On en vient à la suite. De quelle manière notre héros voit-il les homunculus ? De façon instantanée, comme une photo ou un flash immortalisant immédiatement la personne. Sauf qu’à partir de là, on ne se pose plus la question de l’historicité de la personne concernée. Sauf quelques flashs éculés clivant les zones d’ombres. Par là l’auteur affirme une vision stéréotypé de la personne. Bref l’homunculus est à double tranchant, mais le fait que notre héros conserve des « signes » de ses rencontres ( le bras, et la jambe) suffisent à espérer une ébauche de récit de notre héros.
C’est au travers d’un vieillard que notre héros a ruiné autrefois que l’on verra poindre ce récit, mais aussi de la culpabilité. ( Il faut dire que les montagnes de chiffres et de pourcentage ont tendance à engourdir psychiquement !) C’est là que l’on tient la grosse réussite du titre dans l’utilisation des 3 grosses poutres de nos civilisations du nord c’est –à dire les mythes les plus imposants qui répondent très souvent d’une manière archaique : l’argent, la performance ( une boite de 700 milliards !), la technologie ( les esclaves mécaniques !). Ils sont aussi présents dans d’autres titres mais ils sont rarement utilisés de cette manière là, ou la prédiction de notre héros autrefois cynique se produit réellement parce qu’un énorme morceaux de notre société vit en autarcie comme en proie en une boulimie étrange, comme clivée et rejetant toute personne qui n’accroît plus les mythes. Finalement la réussite est là ou on ne l’attend pas dans ce titre ! Elle réside dans le traitement du vieux devenu marginal mais c’est encore trop photographique pour proposer un récit digne de ce nom.
Tout cela pour en revenir au rendez-vous entre le docteur, et notre SDF Mr Nakoshi dans un bar.
On peut s’arreter sur le thème de la suggestion que l’on rencontre très souvent comme un pseudo raisonnement psychanalytique, exemple : si vous etes en plein « mal-etre » aujourd’hui, c’est parce que dans votre petite enfance vous avez été battu(e), ou violé(e)et qu’il suffit de le dire, de parler pour que ça aille mieux( il y a le meme genre de raisonnement pour la carence affective !). C’est assez amusant parce que ça marche jusqu'à la fois suivante.
La tete que fait notre docteur quand il découvre que la trépanation fut vraiment faite est vraiment très drole ( pas sur que ce soit le but de l’auteur, mais moi je l’ai trouvé très drole !).
Malheureusement notre héros souhaite à tout prix se défaire de son nouveau don, et je crains que le titre ne reste qu’à l’état théorique ou d’ébauche d’un récit palpitant et d’une brillante critique de notre société de consommation ( terme à la mode !)
Ce tome 7 était parfait pour faire un bilan, et malheureusement, on a la fâcheuse impression que l’auteur n’a pas laissé son titre murir, ou qu’il n’a pas la sensibilité nécessaire, ou l’intelligence de sortir des clichés un peu facile et gras des discours normo-moral. Dommage terriblement dommage.
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