Le 24/01/2023 à 22:26:39
Comme dit par d'autres critiques, livre de 6 nouvelles. La majorité d'entre elles sont somptueuses. Peut être que c'est "l'homme de la toundra" que j'ai trouvé un très léger ton en dessous. Durant cette histoire, je n'ai pu m'empêcher de penser et comparer à Dersou Ouzala, le superbe film de Kurosawa, d'où mon jugement. Mais les autres sont très belles, et parmi les cinq autres, "Retour à la mer" et "Les Appartements Shôkaro" sont exceptionnels, beaux, émouvants, justes. Dans la veine de "l'homme qui marche". Comment le dessin de Taniguchi s'adapte si bien au ton mélancolique ou épique du récit? C'est pour moi un mystère et pourtant, je ressens une grande communion entre le dessin, le rythme de l'histoire et le récit. J'ai ressenti une vraie émotion à la lecture de ce livre.Le 03/09/2020 à 20:05:50
Jiro Taniguchi est l’auteur qui m’a fait découvrir et aimé d’une certaine manière le manga. J’ai adoré son fameux Quartier lointain ainsi que Le Journal de mon père ou encore Le Sommet des dieux. Par la suite, ses publications en Europe ont été moins bonnes que ces purs chefs-d’œuvre. Il était sans doute difficile de faire mieux. On a l’impression d’avoir assisté à des publications de moindre importance en remontant loin dans son passé pour regrouper des œuvres dont certaines de jeunesse. Racler tous les fonds de tiroir pour surfer sur le succès d’un mangaka est chose courante et on ne dénoncera pas ce type de marketing. On n’est pas là pour cela. Sur la forme, l’homme de la toundra est un recueil de six nouvelles assez diverses. Le thème est celui du grand nord, de l’Alaska ou du Yukon voisin et en général des déserts blancs. La première nouvelle va d’ailleurs donner le nom à cet album. C’est un vibrant plaidoyer pour la nature ou les dangers de la destruction par l’homme dans sa soif d’or. L’auteur a l’intelligence de se servir de ce qui a pu inspirer le célèbre romancier Jack London. Il y a une scène déjà empreint d’un peu de fantastique mais sans aller jusqu’au bout de la logique. On ne saura pas ce qu’était la vision de ce vieil homme traversant la porte comme un fantôme. La nouvelle concernant le loup dévorant les chiens de traineau un par un est également assez effrayante mais souligne le danger de la nature à l’état sauvage qui peut s’avérer assez hostile. J’avoue avoir apprécié celle du vieux chasseur combattant l’ours solitaire ayant tué jadis son fils. Le sacrifice d’une pauvre bête défendant son maître m’a brisé le cœur mais bon. Sur le fond, on aurait aimé que les personnages soient un peu plus développés. Le dessin est toujours aussi sublime notamment celui de la nature. Les montagnes sont magnifiques car elles sont criantes de réalisme. On comprend pourquoi l’auteur fera plus tard Le Sommet des dieux avec le succès qu’on lui connait. Bref, à travers cette œuvre, on perçoit mieux le travail de l’auteur dont les thèmes de prédilection émergent déjà. Option d’achat ? Oui pour les fans de l’auteur car le travail est plus qu’honnête.Le 05/01/2015 à 15:44:43
Jirô Taniguchi nous propose ici un recueil d'histoires très variées, avec une alternance entre le grand nord et un univers plus local. Les émotions sont également changeantes et intenses, servies par un dessin toujours magnifique. "Retour à la mer" dégage une véritable puissance, "Les Appartements Shôkarô" ont un côté authentique, une touche de personnel qui me plait beaucoup... Par dessus tout, j'aime "Le Grand Ouest blanc", chef-d'oeuvre de tension, excellemment réalisé à mon avis. Toutes ces histoires pourraient devenir faciles et naïves si elles nous étaient contées par un autre, mais Taniguchi garde une direction sûre, renforcée par une sorte d'honnêteté artistique. Jamais il ne tente de faire passer son travail pour ce qu'il n'est pas, la relative naïveté est assumée au fil des pages et se transforme en véritable tendresse. Il serait dommage de passer à côté.Le 05/03/2006 à 11:54:03
J'ai lu cet "Homme de la toundra" et j'ai encore été emportée par la narration et le dessin merveilleux de Taniguchi.BDGest 2014 - Tous droits réservés