Info édition : Noté "Première édition".
Contient 2 pages de "repères biographiques" en fin d'album
Résumé: Suite au succès de son roman La Vénus à la fourrure, l'écrivain Leopold von Sacher-Masoch reçoit une jeune femme décidée à s'emparer du rôle de Wanda décrit dans le livre. Ils concluent un contrat où il se soumet totalement à elle dans un jeu de dominante-dominé tel qu'il les aime. Des années après leur séparation et un remariage plus normé, Léopold est surpris par les sollicitations de jeunes admiratrices attirées par sa réputation sulfureuse. Il apprend alors qu'à ses dépens un livre a fait de son nom une perversion sexuelle : le masochisme...
«
Comparaison n’est pas raison ! » dit l’adage, mais lorsque qu’il est question d’un homme à la fourrure, il est difficile de ne pas faire le parallèle avec une Vénus qui l’était, elle aussi !
Malencontreusement immortalisé par un psychiatre en mal de néologisme, Léopold von Sacher-Masoch a survécu pour le commun des mortels non pas grâce ses écrits, mais par ses prises de position… face au beau sexe !
Comme beaucoup de biographies dessinées, L’homme à la fourrure permet, en allant au-delà des lieux communs, d’en connaître un peu plus sur le destin de von Sacher-Masoch sans pour autant s’infuser plus de cinq cents pages soporifiques écrites en arial 8. S’attachant plus à l’individu en tant qu’écrivain et père de famille qu’à sa sexualité, Catherine Sauvat confirme son habileté a écrire sur la vie des autres (Stefan Zweig, Alma Mahler...) même si elle réalise là son premier scénario. Elle aussi spécialiste des biographies, Anne Simon dessine au fil d’un gaufrier en 6x6 aux cases monochromes la vie du créateur de la Vénus à la fourrure. Simple voire naïf, le trait s’avère cependant purement descriptif et seule la composition graphique explore l’émotion.
Ne dispensant pas les mêmes douceurs sulfureuses que l’œuvre de Guido Crepax et jouant d’un registre esthétique sans commune comparaison, l’album de Catherine Sauvat et Anne Simon a le mérite de réhabiliter un auteur injustement réduit à ses fantasmes.
Les avis
Erik67
Le 28/08/2020 à 23:35:40
C'est l'histoire d'un écrivain autrichien Sacher-Masoch qui à vécu au XIXeme siècle. Il est connu pour avoir écrit « La vénus à la fourrure », une œuvre sur un fantasme sexuel qui inspira le masochisme. C'est lui qui est un peu à l'origine de 50 nuances de Grey. En effet, il s'agit d'une déviation sexuelle dans laquelle le sujet ne trouve le plaisir que dans la douleur physique et les humiliations qui lui sont infligées.
Il a écrit bien d'autres œuvres plus sérieuses et plus intéressantes comme une histoire galicienne ou le legs de Caïn. Mais rien n'y fera. Son nom restera attaché derrière ce mot peu convenable. Le comble, ce n'est pas de lui mais d'un célèbre psychiatre dans la lignée de Freud. Or, les générations futures ne retiendront que ce mot. Il n'est plus un écrivain mais un symptôme d'une maladie psychiatrique !
J'ai bien aimé cette biographie de ce personnage qu'on ne connaissait pas vraiment. Il y a toute une histoire fort intéressante. A noter qu'il fut honoré par la France en recevant la légion d'honneur en 1883. Comme quoi !
Au-delà de tout cela, c'est tout le débat sur une œuvre qui échappe à son créateur pour devenir autre chose qu'on n'avait pas prévu. Les auteurs de cette bd ont sans doute voulu le réhabiliter et c'est plutôt réussi dans l'intention.
Sur le graphisme, un dessin monochrome tout à fait correct. Sinon, il n'y aura aucune scènes choquantes pouvant faire classer cette œuvre dans l'érotisme. C'est une biographie de ce qu'il y a de plus sérieux et très soft. Autrement, il faudra se rabattre sur 50 nuances pour les autres lubriques.