Le 09/06/2025 à 14:17:23
Adèle Foueix, une adolescente de 16 ans, disparaît mystérieusement lors d’une promenade dans la forêt limousine. Peu avant sa disparition, elle aperçoit un étrange homme nu portant une tête de bouc. Peu après, son chien Lucky est retrouvé sauvagement mutilé et cloué à la porte d’une grange. L’enquête est confiée au gendarme Gaëlle Démeter, qui fait appel à Blanche, une chamane sujette à des visions, pour l’aider à comprendre cette disparition. Ensemble, elles plongent dans un univers où une enquête sobre mêle mystère, pratiques occultes et une atmosphère pesante dans la région isolée du Limousin. Ce qui m’a vraiment frappé dans L’Homme Bouc, c’est l’atmosphère lourde et inquiétante qui envahit l’histoire dès les premières pages. La forêt isolée devient un décor oppressant, chargé de secrets sombres. L’intrigue dépasse la simple enquête policière pour s’enfoncer dans un univers où des pratiques occultes proches de rituels sataniques semblent tirer les ficelles dans l’ombre. Ce mélange de réalisme et d’horreur discrète crée une tension forte, sans jamais tomber dans le spectaculaire. J’ai aussi apprécié la sobriété de l’enquête, sans rebondissements forcés ni effets faciles. L’histoire avance avec retenue, d’une manière crédible, presque comme si on suivait une vraie affaire. Malgré cette simplicité apparente, le suspense fonctionne parfaitement. On est vite captivé par cette ambiance lourde et troublante, page après page. Les personnages, notamment la gendarme Gaëlle et Blanche, la chamane aux visions, paraissent très humains et accessibles. Leur simplicité les rend attachants, presque comme des personnes qui mènent une enquête de façon authentique et réaliste. Ce réalisme contraste bien avec l’étrangeté de l’affaire, renforçant l’immersion. Bien que je ne sois pas un grand fan du noir et blanc, j’ai été séduit par la qualité du dessin. Le trait précis et expressif, les ambiances travaillées, ainsi que les nombreux détails dans les décors et les textures participent pleinement à l’atmosphère. Visuellement, la tension sourde qui règne tout au long du récit est parfaitement rendue, ce qui renforce l’immersion et la cohérence globale. Le côté mystique m’a laissé un peu perplexe, restant assez flou à plusieurs endroits. Même après la lecture, plusieurs questions continuent de me trotter dans la tête : qui est vraiment ce spectre ? Quel rôle joue-t-il exactement ? Quelle signification apporte-t-il à l’histoire ? J’ai le sentiment d’avoir manqué certaines clés, ce qui laisse plusieurs zones d’ombre. Pourtant, sans comprendre cet aspect, l’histoire garde sa cohérence et fonctionne bien. J’aurais cependant souhaité un peu plus de clarté pour que tous ces éléments trouvent pleinement leur place dans le récit. Même si ce côté mystique m’a un peu échappé, j’ai beaucoup apprécié l’histoire. Du coup, je compte bientôt me procurer L’Enfant Démon pour suivre une nouvelle enquête menée par nos deux protagonistes.Le 27/04/2025 à 15:39:27
Exactement le type d’album que j’aimerais voir plus souvent : du polar fantastique en milieu rural, avec de magnifiques dessins, et des héros bien campés. Du haut niveauLe 07/12/2021 à 06:19:29
En balade dans la nature et sous la pluie, Adèle doit s'enquérir de son chien. Elle rencontre alors un homme nu avec une tête de bouc. Sa disparition donne lieu à une enquête de gendarmerie aux répercussions inattendues. Dès la couverture de cet album le ton est donné. Entre peur et fascination, Eric CORBEYRAN (qui signait là, au scénario, son 400ème album) et Aurélien MORINIERE, instillent lentement et subtilement une ambiance à la fois inquiétante et envoûtante. Le malaise s'empare du lecteur avec un mélange savamment dosé de répulsion et d'hypnotisme. Car le thème abordé concerne chacun, à des degrés plus ou moins profonds. Paganisme, chamanisme et animisme sont en effet aux racines mêmes de notre spiritualité. On peut, comme les personnages qui y sont ici confrontés, les rejeter ou au contraire s'y perdre. Ils ne laissent en tout cas pas indifférents. Le dessin noir et blanc dans ce qu'il y a de plus maîtrisé est une pure merveille qui justifierait à elle seule la lecture de cet album. Les ambiances proposées par Morinière sont fabuleuses. On ressent la pluie, la puissance de la nature, l'épaisseur de l'obscurité. Il y a une parfaite évocation des atmosphères primitives puissamment teintées de charme et d'épouvante. On pense à certains albums de Comès (Iris, L'Arbre Cœur, …), la noirceur en plus. Corbeyran s'est mis au service de cet univers graphique. Son histoire, déroulée avec habileté, tient lieu de fil rouge à l'évocation d'un univers à peine esquissé, aux frontières de la réalité cartésienne. Ainsi les deux auteurs convoquent notre mémoire ancestrale, celle qui nourrit nos peurs et notre émerveillement face à la nature. Accepter, croire et célébrer ou bien nier, réfuter et repousser les croyances fait partie de nos vies et c'est cela dont il est brillamment question.Le 12/06/2021 à 23:09:23
J’ai tourné la dernière page de cet album un peu interloqué et frustré. Certes le dessin noir et blanc est parfait, il met idéalement en place l’atmosphère rurale, étrange…. Certes l’enquête est intéressante et Corbeyran sait distiller les ingrédients fantastiques au fur et à mesure… Mais à la fin, force est de constater qu’il y a plus de questions que de réponses… L’amateur de polar (éclairé mais peut-être trop rationnel) que je suis reste sur sa faim. Le cahier graphique, très réussi, et les explications de Corbeyran et Morinière viennent un peu éclairer ma lanterne : Ici la volonté n’était pas tant « d’expliquer les mystères mais au contraire de les laisser dans l’ombre, à l’abri de toute forme de rationalité ». Dont acte, en ce sens, « l’homme-bouc » est incontestablement une réussite.Le 30/12/2020 à 20:59:39
Sombre et moite sous ses airs de polar, « L’homme bouc » se révèle très actuel et franchement prenant. Il explore plusieurs pistes intéressantes mais n’en suit qu’une, plutôt inattendue. On pense forcément aux œuvres du grand Comès puisqu’il y est beaucoup question d’ésotérisme et plus encore de chamanisme, avec pour décor quasi unique les boueuses forêts limousines, noircies par un hiver sinistre. On accroche ou pas, mais le récit a le mérite d’aller au bout de son propos, sans concession, bien aidé par un rythme sec et des personnages peu diserts mais très humains. E. Corbeyran connait son boulot. Ce qui ne m’a pas empêché de noter quelques facilités scénaristiques (la captive muette qui dessine si bien qu’on reconnait sur sa feuille un modèle précis de voiture ou tous les détails d’une vieille chapelle ? mouais… passons). A condition d’être indulgent, donc, le récit fait preuve d’une belle efficacité. Le dessin n’est pas en reste. Dans un noir et blanc harmonieusement nuancé de gris, il permet des ambiances glaçantes parfaitement adaptées au scenario. On pourrait toutefois lui reprocher un certain statisme, l’ensemble manquant un poil de dynamisme. Par ailleurs, l’aspect photographique de certaines cases est parfois très marqué. Mais globalement, le travail d’Aurélien Morinière, que je ne connaissais pas, est bon, solide et rend la lecture fort agréable. Bref, ce n’est pas parfait, mais c’est une bonne BD à découvrir si vous n’êtes pas rebuté par les enquêtes sordides nimbées de paranormal…Le 27/10/2020 à 15:03:42
Adèle Foueix disparaît lors d'une promenade en forêt avec son chien. Gaëlle Demeter est chargée de l'enquête. Elle fait appel à son amie Blanche, chamane pour l'aider à comprendre certaines éléments traditionnels. Un thriller très bien construit par Eric Corbeyran, entre enquête policière classique et éléments fantastiques bien distillés. Les dessins en noir et blanc d'Aurélien Morinière sont fantastiques. Un excellent roman graphique.BDGest 2014 - Tous droits réservés