Résumé: À la suite du Docteur Watson, Brunschwig et Cécil se lancent sur les traces de Sherlock Holmes, à la découverte de l’homme qui se cache derrière le détective.
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6 avril 1844. L’effervescence règne à Dorval où les sœurs Sherringford s’apprêtent à faire la connaissance de Siger Holmes, le promis d’Emilie. 2 juin 1891, dans le Yorkshire. Poursuivant leurs investigations, Wiggins, Watson et son épouse, arrivent devant la demeure des Holmes nourris de l’intention de rencontrer les parents du défunt détective.
Esprit brillant, artiste, mélomane mais aussi personnage fragile, misogyne et cocaïnomane, qui était vraiment Sherlock Holmes ? Un enquêteur hors pair ? Un mystificateur ? Les circonstances de sa disparition et les contradictions que recèlent les diverses informations qu’il a pu recueillir posent question à Watson. Quelque chose ne colle pas entre ce qu'on lui dit de son ancien ami et l’être dont il a partagé, un temps, le logement. Il lui faut en savoir plus sur l’homme, sur son passé, sur sa personnalité, sur sa famille, sur ce qui l’a construit et peut-être détruit.
Le ton est vivant, la construction intelligente. Si Watson et Wiggins endossent le rôle de fin limier, les procédés qu’ils utilisent, observation et déduction, prise de distance avec les convenances pour les besoins de l'enquête, rappellent ceux du détective. Quelques indices sont semés, préparant des révélations à venir dans les tomes suivants sur le rôle joué par divers protagonistes. D’autres établissent un lien entre la personnalité de Sherlock Holmes et celle des membres de sa famille. Sur ce dernier point, il est possible d’envisager que Holmes ait pu hériter de la sensibilité artistique et de l’imagination fertile de sa mère, elle que la contemplation et la totale appropriation d’une œuvre picturale pouvait submerger d’émotion. Mais aussi, pourquoi pas, de l’impétuosité et de l’irritabilité de son père.
L’habileté avec laquelle Luc Brunschwig arrive à fondre sa propre création dans un récit qui épouse les fondements de l’œuvre originelle, y fait référence (lien de parenté avec Horace Vernet, pratique du violon), reprend et respecte les caractéristiques du héros, donne une réelle crédibilité à la démonstration.
Sur le plan du graphisme Cecil joue les orfèvres. La différenciation des bases de couleurs, ton sépia pour la période supposée antérieure à la rencontre entre Watson et Holmes, variations de gris pour ce qui suit, permet de bien identifier l’époque à laquelle se déroulent des séquences. La bichromie permet également de bien valoriser le texte. Sans que cela nuise à rendre la minutie du travail de Cecil. La précision du trait dans le dessin des corps, qu’ils soient humains ou bien animaliers, les détails des décors, le jeu des éclairages en extérieur et en pénombre, la qualité de la retranscription de la sensation de mouvement et de vitesse lors la course des charrettes, sont impressionnants. Il en va de même de l’effet produit par l’apparition des couleurs sur le tableau narrant une scène de bataille dans lequel les personnages semblent communiquer avec celle qui deviendra la mère de Sherlock Holmes. A ce niveau, la perception est si surprenante et si absorbante que l’on s’attend à ce qu’il se produise un évènement du genre de celui vécu par Giovanni dans le tome 3 des Cités obscures de Benoît Peeters et François Schuiten. Enfin, que dire de la superbe couverture ! Elle ne peut pas laisser indifférent, elle résume bien le temps fort de l’album, et il fallait l’oser ... Cecil l’a fait.
Il ressort de la lecture du tome 2 de Holmes une sensation de qualité intense. Qualité narrative, qualité artistique, et une forme d’élégance. Mais la médaille a son revers. L’ouvrage refermé, la frustration est immense. Deux chapitres de 13 et 19 planches, c’est trop court !
Lisez la chronique du tome 1 : Holmes
Consultez la preview du tome 2 : Holmes 2
La preview
Les avis
TonicBD
Le 01/01/2020 à 17:36:20
Une esthétique originale et virtuose pour un univers qui tente de se déployer à partir d'un point d'inflexion ou d'interrogation. Au bout de 2 tomes, peine à y parvenir et à suciter du suspens et de l'intérêt.
Saint -Jean
Le 20/11/2015 à 18:02:23
Un graphisme exceptionnel, un scénario en béton armé. Brunschwig nous plonge dans l'univers de la famille Holmes avant la naissance de Sherlock. Watson, quant à lui, essaye de retrouver les gens qui ont connu son ami. Tout ce qu'il pensait concernant Sherlock s'effondre... Il y a des liens du sang qu'il vaudrait mieux effacer. Par contre, il y a des BD à ne pas rater.
maelduine
Le 15/07/2012 à 10:13:51
Ce deuxième tome confirme tout à fait le bien que l'on peut penser de cette série. Commençons par un très gros point fort : le graphisme. J'ai rarement vu une BD aussi achevée de ce point de vue. Admirez les détails de la 4ème case de la page 14 avec le village dans le lointain, les deux cabs sur le chemin et les prés servant de décor... Contemplez la dernière case de cette même page et l'impression de vitesse rendue sur l'encolure du cheval. Le jeu de lumière sur la dernière case de la page 17 avec le soleil qui perce les feuillages. Que dire du jeu des ombres dans la scène se déroulant dans la chambre de Sherlock pages 32 et 33 ? Admirez également le travail sur le vieillissement d'un personnage : le père Holmes entre les deux périodes. Ce sont bien les mêmes traits, mais la vieillesse est là ! Vous l'aurez compris, les prouesses du dessinateur sont au rendez-vous.
L'utilisation des couleurs est à souligner avec le flash back en couleur sépia et les rêveries de la future madame Holmes en couleur.
L'intrigue se densifie et toutes les pistes restent ouvertes dans ce second tome. Je crois peu en l'explication du conflit entre Holmes et Moriarty donnée par la mère du détective. La dédicace du livre trouvé par Watson et Wiggins montre que Moriarty semblait plus attaché à quelqu'un d'autre... Alors un conlit lié à l'honneur familial ? Je serais Watson, j'irai probablement faire un tour à Oxford pour tenter de retracer l'hitoire d'une canne de marche, utilisée par l'infirmière du père de Holmes. On peut douter qu'une infirmière ait de quoi payer un tel objet avec ses gages. On peut aussi se poser des questions sur les relations entre l'infirmière et son malade. Le mystère demeure : pourquoi le père de Holmes soutient financièrement Moriarty ? Pouquoi empêche-t-on le vieil homme de parler ? Le mystère reste entier. Je reste fan de cette série et à chaque album terminé, je me pose la même question : Bon sang, pourquoi n'y a-t-il pas plus de pages ?
zaaor
Le 06/07/2009 à 06:00:00
On commence à saisir un peu plus où s'en ira l'histoire mais tout est encore
possible. N'importe quel revirement peut se produire. Jeu de miroirs où la vérité
n'est peut-être pas celle que l'on croit être; manipulation... Qui était vraiment
Sherlock?
On en apprend sur sa famille: son paternel, sa mère. Mycroft devrait suivre dans
un autre tome. Vitement la suite. Un must pour tous les fans ou pour ceux qui ne
sont pas familiers avec l'univers de Holmes et du dr Watson.
Devrons-nous attendre deux ans entre chaque tome? C'est ÉNORME!!!
voltaire
Le 28/11/2008 à 11:42:53
Suite de l'enquête de Watson, toujours accompagné de Wiggins. Cette fois ci les deux compère se rendent chez les parents de Sherlock. Le père, Siger, est un poil timbré et la demeure semble abriter un lmourd mystère...
Aussi remarquable que le premier album. Quant aux dessins de Cecil, c'est simplement somptueux. Les tons sont en gris argentés, sauf pour les action du passé pour lequel le sépia a été préféré. Quant aux rêveries, elles se font en couleurs. Rien que ce détail dénote toute la poésie des auteurs.