Info édition : Premier album de la série, prévue en 9 volumes avant redécoupage en 6. Cet album est alors renommé "Livre I".
Résumé: 4 mars 1891, Sherlock Holmes disparaît aux chutes de Reichenbach, entraînant avec lui, dans la mort, son plus grand ennemi, le professeur Moriarty.
Effondré, le docteur Watson ignore alors qu'il va se lancer dans une incroyable enquête, qui va tout lui révéler de son ami le détective.
Q
ui n'a jamais lu ou tout du moins entendu parler des aventures de Sherlock Holmes, le plus célèbre et sans doute le plus talentueux des détectives qu'ait connu la littérature ? Inégalées, ces enquêtes imaginées par Sir Arthur Conan Doyle regorgent d'inventivité et de créativité associant un duo improbable entre un personnage élancé, austère et asociale, et un Docteur Waston agréable, ouvert, à la bonhomie manifeste. Pas moins de quatre romans et cinquante-six nouvelles ont été publiées entre 1887 et 1927 dont Le Signe des Quatre ou Le Chien des Baskerville pour ne citer que les plus célèbres. Ces histoires, souvent construites sur le même modèle narratif, sont un modèle du genre avec un suspense parfaitement entretenu atteignant son paroxisme avec la résolution du problème soumis à Holmes et surtout avec ses révélations teintées de jubilation lorsqu'il explique comment il a tout découvert. "Elémentaire, mon cher Waston !"
Le défi que s'est lancé Luc Brunschwig pour cette adaptation des écrits de Conan Doyle est de taille. La simple – comme si c'était simple – mise en images de ces intrigues ayant pour cadre l'Angleterre de l'ère Victorienne ne présente, finalement, que peu d'intérêt dans le processus de création. Il a opté pour une approche complètement différente et pour le moins inattendue en choisissant de débuter son récit par la mort de Holmes pour permettre à Watson, au delà de son chagrin, de découvrir qui était vraiment celui qu'il croyait être son ami. Force est de reconnaître que cette idée se révèle payante, car une fois la surprise passée, cette nouvelle vision désacralise le célèbre résident de Baker Street. L'auteur a décidé de s'attaquer au mythe, courant le risque de déplaire aux puristes. Qu'importe puisqu'il le fait tout en respectant l'héritage de Conan Doyle. Qui aime bien, châtie bien comme le dit si bien le proverbe. Cet série permettra d'en savoir plus sur ce personnage dont on sait peu de choses finalement. Il est toujours resté discret sur son passé ou son environnement familial. Ce pan caché de sa personnalité va peut-être enfin être dévoilé...
En décidant de travailler avec Cécil pour illustrer son scénario, Luc Brunschwig a manifestement fait un bon choix. Avec le souci du détail qu'on lui connaît, le dessinateur nous plonge dans cette Angleterre Victorienne avec un réalisme poussé jusque dans les moindres détails. Les couleurs monochromes se révèlent d'une grande richesse alors que l'on aurait pu imaginer des cases plus ternes.
Holmes est une bien belle réussite et cette entrée en matière annonce une série passionnante et osée. Le ton volontairement sérieux contraste également avec les nombreuses adaptations en bandes dessinées plus fidèles à l'original sous la plume de Duchâteau ou plus humoristiques, Baker Street étant sans doute la meilleure dans le genre. La publication de ce premier épisode aiguise l'impatience d'en découvrir la suite mais s'accompagne toutefois d'un peu de tristesse puisqu'elle se fait au son du glas qui accompagne lui la fin de la jubilatoire et culottée Collection 32.
La preview
Les avis
Erik67
Le 26/08/2020 à 18:35:06
Avis portant sur la série:
J'ai souvent aimé les oeuvres de Luc Brunschwig. En l'espèce, je vois qu'il est à l'apogée de son art avec une maîtrise scénaristique hors du commun. Cette oeuvre palpitante est d'une beauté extraordinaire. Le graphisme en bichromie gris-bleuté de Cécil se marie à merveille avec ce récit. J'ai beaucoup aimé le ton donné aux couleurs selon les époques (la fameuse technique de la couleur directe). Et puis, ces jeux d'ombres sont utilisés à bon escient pour restituer l'ambiance d'une Angleterre victorienne. Bref, voilà une association d'auteurs qui fonctionne à merveille.
Elle part sur une idée originale : comment est donc mort le célèbre détective privée Sherlock Holmes ? L'intrigue débute donc après la mort de Holmes aux chutes suisses de Reichenbach en 1891. C'est son fidèle ami le Dr Watson qui enquête et qui va découvrir tout un passé qu'il ne soupçonnait même pas. On découvre que derrière la légende d'un homme se cachait un côté beaucoup plus obscur (moeurs légères et opium ?). Cette démarche scénaristique est pour le moins très intéressante même si elle n'est pas nouvelle. L'efficacité reste de mise pour un plaisir de lecture maximale.
Sherlock Homes est également l'un de mes héros littéraires préférés. On pourrait croire qu'il a réellement existé dans l'Angleterre victorienne de la fin du XIXème siècle. Sherlock Holmes est l'homme qui est capable de résoudre la plus insoluble des énigmes. C'est également un homme qui est à lui seul la plus grande des énigmes que son ami Watson n'a jamais croisée. L'Angleterre est en deuil car elle vient de perdre un homme d'exception, un homme qui comprenait le petit peuple de Londres, qui savait se mêler à lui car il en connaissait les codes et surtout il en comprenait l'âme.
Mes regrets sont de deux ordres: un rythme de parution plutôt lent ainsi qu'un tome comprenant moins de pages qu'à l'accoutumé.
Note Dessin: 4.5/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.5/5
PAbBDGest
Le 18/12/2019 à 15:26:45
Je n’irai pas plus loin que ce premier opus. Le N&B ne se justifie pas et ajoute de la froideur à un dessin superbe mais austère. Détail sans doute mais les lettres manuscrites sont « difficiles » à lire et ajoutent à la difficulté d’immersion, alors que c’était probablement la volonté inverse. Quant au postulat de départ, il ne manque pas d’intérêt et permettra à l’intrigue de se poser, mais faute d’un je-ne-sais-quoi de pétillant ce sera sans moi.
jeff2u12
Le 18/05/2019 à 16:20:03
L'idée de faire, en hommage à Sherlock Holmes, une enquète sur sa disparition, est déjà un bon pitch de départ, mais Luc Brunschwig ne se limite pas à exploiter ça. Le développement est très bien construit et la fin de chaque épisode donne envie de se jeter sur le suivant - suspense. Le dessin de Cécil est également pour beaucoup dans la réussite de la série, variant les atmosphères tout en restant toujours d'un graphisme sophitiqué (un peu trop?) surtout dans les profondeurs de champ (un peu moins dans les expressions). Un jeune dessinateur à suivre car l'opus précédent (Réseau Bombyce) m'a paru moins convaincant. Dans l'attente du prochain opus, à cette date 1 à 4....
Une vrai réussite à avoir dans sa collection des années 2000.
maelduine
Le 10/07/2012 à 09:41:30
S'il reste quelques personnes sceptiques sur le fait que la BD puisse être un art à part entière, il leur faut vraiment lire cet album qui a tout pour s'inscrire, en tant que série dans les incontournables d'une bonne BDthèque. Le graphisme est somptueux. Il me reste en mémoire quelques cases qui montrent le souci du détail du dessinateur : admirez les brodures sur les fauteuils, le jeu des lumières ou encore cette scène où Watson sortant de chez lui se fait doubler par un cab : le jeu des distances retracé en deux cases est excellent, tout comme cette case d'anamorphose entre le visage de Holmes et celui de son jeune successeur. Les teintes du dessin donnent une impression de nostalgie qui s'accorde parfaitement avec le contenu de l'intrigue et le sentiement qui s'en dégage. On a parfois l'impression de sentir le brouillard londonien et de voir une lumière un peu blafarde mais bien présente sortie des planches. L'intrigue en elle même est bien construite. Dans ce premier tome, les adeptes de scènes d'action seront sans doute déçus, mais ceux qui aiment les intrigues psychologiques et les mystères seront réjouis. On attend la suite avec impatience et l'on rêve déjà de voir Sherlock reprendre vie au cours des albums suivants. La présentation globale de l'album est d'excellente qualité avec notamment les paragraphes d'introduction et de conclusion qui permettent d'avoir un éclairaie sur l'histoire de cette aventure littéraire, pour ceux qui ne la connaîtraient pas encore. A noter également l'apparition de Conan Doyle sous les traits de l'agent littéraire de Watson qui contribue à faire de cette BD un très bel hommage à l'oeuvre de Conan Doyle qui réjouira les amateurs de Sherlock Holmes.
BIBI37
Le 27/11/2011 à 19:00:10
Difficile d'accrocher à l'histoire. Le scénario est très lent parfois statique. Et l'histoire se passe sans le héros de la BD.
Puis progressivement on est rattrapé par l'envie de savoir ce que cache la mort de notre célèbre détective.
Et les dessins en noir et blanc de Cecil sans prodigieux.
Mais le résultat final me laisse sur ma fin.
6/10.
zaaor
Le 06/07/2009 à 05:56:52
Un des meilleurs pastiches que j'ai pu lire. Bien plus qu'une simple histoire. On
refait l'histoire de Holmes et de ses derniers moments.
Brunschwig est un grand scénariste et a fait ses preuves à multiples reprises. Ne
reste qu'à attendre la suite. Ça démarre excessivement bien pour tout fan de la rue
Baker street...
grobool
Le 05/04/2009 à 16:55:56
Holmes, détective de renom, disparu afin de sauver l'humanité du plus grand criminel qu'il n'est jamais connu...
Et pourtant, suite à une lettre adressée au "Strand Magazine", le Dr. Watson va commencé une enquète, accompagné du jeune Wiggins, afin de comprendre ce qui s'est véritablement passé au chute de Reichenbach.
Un nouveau duo repart à l'aventure, en suivant les traces de Feu Sherlock Holmes..
Croiseront leur chemin, le frère Mycroft Holmes, Mme Hudson, et un certain M....
Une toute nouvelle enquête, sans le protagoniste idéal, pour la résoudre...Que vont découvrir Wiggins et Watson...mystère...
Pour tous savoir, n'hésitez pas... allez l'acheter...
Personnellement, il me faut acheter le livre II maintenant ....
Pour l'avis sur le contenu graphique, c'est tout bonnement admirable, cela aurait pu être une suite de tableau que j'aurai été admirer dans un musée, çà aurait été pareil.
Le montage des planches est simple, mais terriblement efficace. Les couleurs sont sombres et représente bien l'univers londonien de la fin du XIXième siècle, tel que présenté par Eddie Campbell dans "From Hell".
J'ai adoré le style de Wiggins, me l'imaginant roux, comme on peut nous autres français s'imaginer les anglais.
Un superbe représentation de Mycroft Holmes, tout à fait charismatique sous les traits de Cecil. Je trouve cependant Watson un peu en retrait sur le dessin, mais étant d'habitude un personnage secondaire, cela nourrit bien l'oeuvre.
Les couleurs sont à tendance gris bleu, accentuant le climat tendu de l'histoire.
Et dernier point tout à fait intéressant, le nombre de page de l'oeuvre, 34 pages graphiques + 3 supplémentaires nourrissants l'histoire. Cela peut paraître peu, mais comme pour 'Les Quatre de Baker Street", cela me rappèle le style "nouvelle" que connait bien les histoires de Sherlock Holmes.
En somme cette BD est une oeuvre majeure de ma bibliothèque...
Merci M. Cecil et Brunschwing pour nous offrir une histoire aussi exceptionnelle...
J'ai hâte de lire la suite ( 9 Livres en plus... de quoi nous tenir en haleine...)
lilmoliku
Le 07/01/2009 à 19:06:13
Cet album est génial pour tous ceux qui aime Sherlock Holmes ! Les dessins sont vraiment MAGNIFIQUES et dès que l'on commence à le lire, on ne peut pas décrocher !!! Vraiment il y a du suspence et l'histoire avance vite mais on arrive facilement à suivre...
Bravo aux auteurs, j'attends les autres avec impatience ! ! !
Vraiment LISEZ-LE !!!
voltaire
Le 28/11/2008 à 11:39:38
Je le confesse platement, je suis un Sherlomaniaque. Pourtant je n'ai pas encore trouvé des BD qui me satisfassent pleinement dans ce domaine. Mais là je dois dire ...
Nous sommes après le drame des fameuses chutes de Reichenbach et Watson enquête sur la mort de son ami. Or voici que Mycroft lui apprend que Sherlock ne s'est pas battu avec le Pr Moriarty mais s'est simplement suicidé. Pire encore, Moriarty et sa famille entendent défendre son honneur et menace le Strand, la revue où Watson publie ses chroniques, d'un procès.
Très intelligente suite des aventures holmésiennes. On est baba devant le résultat, toutefois ceux qui ne sont pas vraiment familiarisés avec la geste holmésienne n'y trouveront peut-être pas leur compte, les fanatiques, eux, s'en délecteront.
wolf-w
Le 16/03/2007 à 00:09:15
La mort du célèbre détective Sherlock Holmes devient un mystère grandissant pour notre cher Watson qui tente de l'élucider...
Une passionnante histoire à couper le souffle !
Si Sir Arthur Conan Doyle vivait encore, il aurait sans aucune hésitation applaudi Luc Brunschwig et Cecil.