Résumé: Zidrou et Eric Maltaite sont de retour avec un tome 02 pour nous montrer l'envers du décor du Hollywood des années 1950. En juillet, nous célébrerons les 100 ans d'Hollywood.Construites en 1923, les lettres HOLLYWOODLAND étaient à l'origine destinées à commercialiser un nouveau projet immobilier qui s'est attardé. Laissées à l'abandon pendant des années, elles sont restaurées en 1949 en plein âge d'or du cinéma américain (et amputées du LAND par soucis d'économie). Les neufs lettres restantes du mot HOLLYWOOD deviennent alors le symbole de l'industrie du rêve à travers le monde. Dans ce tome 02, le duo Zidrou et Eric Maltaite continue de montrer ce qu'il se passe de l'autre côté de la caméra.Cette fois, les lieux emblématiques de la cité des anges ont la part belle, toujours en prenant le parti de nous montrer l'envers du décor, Zidrou raconte l'histoire de 8 lieux où gravitent une galerie de personnages qui vont se croiser au fil du récit.Chaque histoire, avec un ton différent, décrit le temps d'une parenthèse, un moment fugace dans la vie de ces personnes de l'ombre, loin du strass et des paillettes.
L
e succès, la lumière et l’American Way Of Life font envie et rêver. C’est encore plus vrai dès que le nom d’Hollywood est prononcé. Seulement, pour une star rayonnante et un producteur aux poches pleines, il y a une foule de seconds couteaux courant le cacheton, des palanquées de figurants pas mieux lotis et c’est sans compter la myriade de perdants de tout crin obligés d’improviser afin de gagner sa pitance. C’est comme ça, ce sont les règles du jeu. Évidemment, quand la misère côtoie de si près la richesse, le contraste est décuplé et d’autant plus violent.
Toujours en mode récits mosaïques, Zidrou et Éric Maltaite continuent leur tour d’horizon du côté cour de la Mecque du cinéma dans le second tome d’Hollywoodland. Chronique douce-amère (surtout amère) sur les dessous du Septième Art des années cinquante. L’album raconte le sort réservé aux petites mains et à ceux qui n’arrivent pas à percer. Racisme ordinaire de l’époque, mœurs dissolues des puissants et, éternellement, une fascination pour les belles carrosseries, les petites nouvelles dressent un portrait peu glorieux et passablement teinté de désespoir. L’humour, quand il est là, reste feutré et immanquablement marqué d’une certaine tristesse.
Si le scénariste a la main lourde, il n’arrive pas à véritablement cacher son admiration pour cette industrie. Preuve en est ce sympathique affichiste attaché à son art pourtant appelé à disparaître dès un nouveau film sorti ou ces inénarrables acteurs que leur l’ethnicité condamne à répéter les mêmes rôles caricaturaux. Oui, avec le recul, ce n’est pas joli-joli. Mais voilà, dès que la bobine est chargée et que l’image s’anime sur l’écran blanc, la magie opère et captive.
Éric Maltaite illustre ces histoires vintages avec son talent habituel et les couleurs de Philippe Ory s’avèrent parfaitement posées. Simplement, cette série d’instantanés disparates et trop courts peine vraiment à alimenter une réelle réflexion de fond. Au moins, en total accord avec son propos, Hollywoodland ne propose pas d’happy ending, au sens propre et figuré.