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aiha est un jeune rebelle. C'est la brute épaisse de l'école, le caïd. Il est paresseux, râleur et bagarreur, il ne s'intéresse à rien ni à personne. Jusqu'au jour où il voit Bobby, un nouvel élève, faire une démonstration de danse hip hop. C'est pour lui une révélation et il décide de devenir lui-même danseur et d'intégrer un groupe.
Un manwha fait par un adepte de la culture hip hop pour ceux qui en sont fans. Créée il y a dix ans en Corée, cette série arrive peut-être un peu tard en France. La mode de la danse hip hop n'est plus ce qu'elle était et les bases du pur style manga sont bien connues et éculées. La production asiatique regorge de personnages paumés cachant un lourd passé émotif et se révélant au final avoir un cœur grand comme ça. Une œuvre de jeunesse sans autre intérêt autre que de montrer de la baston gratuite entre lycéens qui se la jouent grave et de scènes de danse de petits gars qui se la pètent. C'est gentillet, cela divertira sans doute l'adolescent désoeuvré ou en quête d'un bon coup de vent déstressant entre les deux oreilles mais Kim Soo-Yong est un peu trop accro aux poseurs professionnels.
Il faut reconnaître quelques qualités graphiques : le trait est énergique et le rendu des scènes de danse est impeccable et vif, là aussi dans le style caractéristique du manga. La lecture en est d'autant plus rapide et dynamique. Le cadrage privilégie les gros plans sur les regards ou certains gestes pour accentuer leurs effets et apporter une touche cinématographique. Ca et là, quelques croquis représentant les personnages en situation comique et des informations techniques sur le hip hop et les groupes musicaux complètent le tableau.
Du caïd de l'école au solitaire renfermé mal dans sa peau mais vachement dur dans son cœur, en passant par l'inévitable confrontation entre clans, tout rappelle un peu trop Karaté Kid : émoustillant à 13 ans, profondément ennuyant à 15 et ringard à 17.