Résumé: Tous les cent ans, l'héritière du royaume de Lémuria doit se rendre au temple de la Déesse pour lui demander sa protection, et formuler un voeu personnel. Le chemin sera long mais la princesse Céleste peut compter sur les armes de Lémuria et sur sa licorne. Ce qu'elle ignore encore, en revanche, c'est que son glorieux destin n'a rien d'unique. Elle le partagera avec quatre autres « Héricornes », les héritières aux licornes. Le nombre fera-t-il la force ou engendrera-t-il la division...?
A
u palais de Lémuria, la princesse Céleste reçoit les dernières recommandations de ses proches avant d’entamer un long voyage. Munie des armes du royaume et accompagnée d’une protectrice enchantée, elle part pour le temple de la Déesse. C’est là que, tous les cent ans, l’héritière se rend seule pour obtenir la protection de la divinité et lui soumettre un vœu. Bientôt, l’adolescente fait face aux premiers dangers de sa route et rencontre ses paires, des « héricornes » investies de la même mission qu’elle.
Des princesses-guerrières et des licornes, voilà les héroïnes d’Héricornes, nouvelle série jeunesse imaginée par Kid Toussaint (Elles, Animal Jack, Télémaque, Les vies de Charlie, Totem) et illustrée par Verónica Álvarez (qui a notamment travaillé sur le film My Little Pony produit par Netflix). Le scénariste esquisse rapidement l’accroche, en présentant la figure principale, son entourage royal et les raisons de son départ. Il glisse aussi, au détour d’un échange, un seul mot annonciateur d’un péril à venir, auquel répondent les dernières pages de ce tome introductif. Puis, les péripéties, faites d’action et de découvertes, s’enchainent, sans temps mort et permettent de faire connaissances avec les autres jeunes filles. Le caractère de chacune est mis en avant, tandis que leurs origines variées donnent un aperçu de la richesse du monde créé. L’humour fait également partie intégrante du récit ; bon enfant, il passe par des situations cocasses et quelques répliques amusantes. Dommage que certaines transitions se fassent un peu vite.
La partie graphique est imprégnée d’influences diverses, manga – et magical girl - en tête. Doux et rond, le trait de l’artiste espagnole se révèle expressif et croque au mieux les émotions des protagonistes. Chacune des héraldesses porte sa propre panoplie, à l’image de son pays d’origine, et les licornes visibles dans cet épisode reflètent les pouvoirs spécifiques à leurs maîtresses. Les décors sont soignés et le design très mignon de certaines créatures ne manquera pas de les rendre attachantes. Les couleurs acidulées viennent compléter l’ensemble en y apportant une dose de pep supplémentaire. Quant au format choisi par les éditions du Lombard, il s’avère idéal pour prendre place dans un cartable et être partagé à la récré.
Efficace dans sa narration, agréable visuellement, L’appel de la Déesse saura émerveiller les enfants amatrices – ou amateurs – d’unicornes qui s’identifieront peut-être à ces héroïnes intrépides.