Le 25/07/2025 à 11:40:28
C’est la fête aux éditions collector de classiques du manga cette année! Après la sublime et très grande édition de Berserk, voici le plus badass des vampires chasseur de vampires qui revient dans une édition à la jolie couverture ésotérique mais tout à fait famélique en bonus. Hormis un plus grand format et un papier blanchi de qualité, Delcourt est et service minimum pour ce premier double volume. La principale qualité de cette ressortie est donc bien de remettre au gout du jour une série plutôt appétissante dans son esprit série B assumé jusque dans des dessins déformés à l’extrême, comme façonnés par une esthétique d’Animation. Immédiatement on sent l’inspiration de Masamune Shirow (Appleseed, Ghost in the Shell) dans les visages et des corps qui à leur tour influenceront Arakawa sur Fullmetal Alchemist trois ans après. Pour son âge, les dessins sont franchement intéressants et l’auteur apporte son propre caractère jusque dans des aberrations techniques qui passent finalement très bien et s’appuient sur quelques inspirations visuelles particulièrement saisissantes. On regrettera simplement une pauvreté abyssale des décors, mais l’économie de moyens ayant été mise sur l’action et les premiers plans on s’en accommodera. L’intrigue a proprement parler ne brille pas par une originalité folle ni pas une finesse (notamment dans des dialogues qu’on pourra estimer mal traduite…?), en alignant les affrontements contre des adversaires qui ne servent qu’à démontrer la toute puissance du héros de l’histoire, le vampire Alucard (anagramme miroir de Dracula). Mais on est là pour voir du sang, des grosses pétoires et des baston XXL entre organisations occultes et on en a pour son argent avec un lore plutôt rapidement installé. Sans avoir inventé l’eau chaude, Hellsing est fun, aborde des idées radicales comme cet affrontement mortel entre forces catholiques et forces protestantes anglicanes et un anti-héros qui s’il s’allie aux humains (on ne sait pas encore pour quelle raison à ce stade) reste une ordure immortelle qui ne s’encombre pas de bonne morale dans ses actions où les dommages collatéraux sont nombreux. A mi-chemin entre FMA et la série française Cross Fire (qui s’est peut-être inspirée par le manga…), ce Hellsing rappelle ce que les années 1990 ont apporté de très rock’n’roll, avant la massification des titres manga. lire sur le blog: https://etagereimaginaire.wordpress.com/2025/07/18/hellsing-perfect-1/BDGest 2014 - Tous droits réservés