Info édition : Noté "PREMIÈRE ÉDITION".
Avec jaquette.
Sens de lecture original (de droite à gauche).
Résumé: Désormais liée à compagnie du serment de l'épée, la compagnie blanche du corbeau essuie l'assaut d'une légion française qui passait à proximité. Mais cette attaque participe d'un plan ourdi par Bruno Gabin, qui manigance dans le but de prendre le contrôle de la troupe de Hawkwood…
Le capitaine est pris en tenaille entre une armée française supérieure en nombre et un allié qui brûle d'envie de lui planter un poignard dans le dos… saura-t-il se tirer des griffes de son "collègue"
É
té 1346. La Guerre de Cent Ans fait rage depuis 9 ans. L'armée française affronte sur son propre sol l'ennemi anglais pour garder le royaume. Sur la péninsule normande, John Hawkwood, soldat indépendant à la tête de la Compagnie blanche du corbeau, sert les intérêts des deux camps au gré du plus offrant. Sa seule motivation est l'argent que lui rapporteront ses victoires.
À l'ouverture du quatrième tome, John et sa troupe sont en fâcheuse posture dans une vallée encaissée,pris en tenaille entre deux ennemis bien différents : l'Ordre des Chevaliers de Chartres et la Compagnie du Serment de l'Epée menée par un autre mercenaire, Bruno Gabin, censé lui prêter main-forte dans ce conflit. Pour s'en sortir et rejoindre son nouvel employeur, le prince britannique Edouard, Hawkwood va devoir user d'un mélange de ruse et de stratégie, ses deux spécialités. La seconde moitié du livre présente le nouvel enjeu de la perfide Albion : faire sortir le roi de France Philippe VI hors des murs de Paris et s'emparer ainsi de la capitale.
Cette série prévue en huit tomes est signée Tommy Ohtsuka, auteur notamment de Knight of Aqua Lord(Ki-ioon), un manga de fantasy. Avec Hawkwood, il s'attaque au genre historique et s'est solidement documenté afin de retranscrire au mieux l'épopée de celui qui est considéré comme le premier chef d'une armée de mercenaires. Les différentes stratégies employées sur le champ de bataille, mais aussi dans le quotidien du camp sont expliquées de façon claire et habilement dévoilées pour maintenir en haleine. Au fil des chapitres, le caractère de ce chef audacieux est révélé : intelligent, calculateur et habile orateur, il sait motiver ses hommes en faisant résonner en chacun d'eux la corde sensible (argent, alcool, plaisir au combat...). Mais il est également opportuniste, dangereux et cruel au besoin. Car peu importe la cause et l'ennemi, pourvu qu'on le paie et bien ! Cette opposition entre le code d'honneur des chevaliers et celui - bien plus terre à terre - de ces guerriers intéressés est d'ailleurs clairement exposée.
Coté graphisme le trait est précis, réaliste et caricatural si besoin. Les scènes d'action s 'enchaînent de manière fluide grâce au découpage dynamique : pas de longueurs, une tension bien dosée et des personnages (historiques et inventés) au caractère finement individualisé.
Au final, Hawkwood se situe entre le seinen (pour le sérieux du sujet et la violence de certaines actions) et le shonen d'aventures chevaleresques (humour potache, physionomie manga avec expressions exagérées, langage plutôt moderne). Ce mélange fait sa force et sa faiblesse car si cela lui permet de se démarquer des autres séries du même acabit (Vinland saga, Ad astrae, Cesaere...), les lecteurs pourraient être déconcertés devant ce parti-pris.
A noter en bonus, un chapitre humoristique consacré aux filles de joie qui suivent la compagnie de John et un petit clin d'œil du mangaka.