Info édition : Contient les histoires tirées de The Haunt of Fear #1 (15) (mai-juin 1950), #2 (16) (juillet-août 1950), #3 (17) (septembre-octobre 1950), #4 (novembre-décembre 1950), #5 (janvier-février 1951), #6 (mars-avril 1951), #7 (mai-juin 1951). Les histoires sont proposées dans l'ordre chronologique de parution.
L
a vieille sorcière et son antre de la peur, le gardien avec son caveau de l’horreur ou son coreligionnaire de la crypte de la terreur, cela ne vous rappelle rien ? Les plus anciens peut-être, les moins de vingt ans, eux, peuvent ne pas connaître !
Avec The Crypt of Terror et The Vault of Horror, The Haunt of Fear constituait la trilogie horrifique d’EC Comics, célèbre maison d’édition d’outre-Atlantique qui s’adonnait également aux récits de science-fiction avec Weird Science, aux policiers sanglants grâce à Crime Suspenstories ou d’aventure dans Frontline Combat ou Two-Fisted Tales. Bimestriel, créé au début des années cinquante, The Haunt of Fear s’articulait généralement autour de quatre très courts récits : une étude psychologique, une aventure d’horreur, un voyage au cœur du surnaturel et un récit scénique ; le tout sous la houlette maléfique de la Vieille Sorcière et de ses deux acolytes qui lançaient et concluaient chaque histoire. Initiée en mai 1950, la série connut rapidement un très grand succès mais ne survécut pas au puritanisme ambiant et au Comics Code Authority mis en place à la fin de 1954.
En mai 2015, Akiléos ressuscite les sept premiers volumes et les compile au sein de ce premier opus anthologique. S’inspirant sans vergogne des œuvres de Poe, Lovecraft ou Bradbury, Bill Gaines, Al Feldstein ou Harvey Kurtzman font de meurtriers en tout genre, vampires, momies, savants fous, zombies et consorts les héros de leurs scénarios. Pour donner tout leur poids à ces scripts très structurés et concis, se succèdent à la planche à dessins Jack Davis, Jack Kamen, Harvey Kurtzmann, Mick Harrison, Graham Ingels, Johnny Craig, Wally Wood…. Avec des styles différents, mais toujours avec ce même souci d’efficacité, ces maîtres du noir et blanc et de l’encrage donnent vie aux morts et plongent les lecteurs dans l’horreur la plus noire…
Même si un petit sentiment de lassitude, voire de saturation, pointe en fin de lecture et que certaines histoires apparaissent bien désuètes au regard des productions actuelles, il convient de remettre ces dernières dans le contexte de l’époque pour en apprécier la force graphique et scénaristique.