Résumé: <P>Dans le cadre de la préparation d’un livre sur les grands standards musicaux du XXe siècle, un journaliste rend visite à M. Slatters, auteur de "Happy Living", succès mondial des années cinquante. Ce dernier lui avoue qu’il n’est pas l’auteur de la chanson qui l’a rendu si célèbre. Il charge le journaliste de retrouver le véritable compositeur en échange de l’exclusivité de cette histoire…</P>
M
erlot, un journaliste français, prépare un livre consacré aux grands standards du siècle. Il se rend à New York pour réaliser l'interview de Slatters, l'interprète de "Happy Living", un titre mondialement connu. Contre toute attente, l'artiste avoue n'avoir jamais écrit une seule note de ce tube. Il aurait "volé" la mélodie 50 ans plus tôt à Treviso, un jeune batteur alcoolique. Au crépuscule de sa vie et rongé par le remords, Slatters décide d'offrir à Merlot l'exclusivité de cette confession. En contrepartie, le journaliste doit partir retrouver Treviso. Cette enquête improbable va le mener sur la côte Ouest des Etats-Unis, où les rencontres seront aussi riches qu'inattendues.
Jean-Charles Götting a le don pour concocter des scenarii pour le moins singuliers et originaux. Après la magie et ses petits secrets dans La Malle Sanderson, il revient dans Happy Living sur une Amérique où le jazz était roi, au milieu du siècle dernier. Après quelques albums sortis chez Futuropolis, il aura fallu attendre 15 ans pour que l'auteur renoue avec la bande dessinée qu'il avait délaissée pour se consacrer à la publicité et à l'illustration (notamment les couvertures d'Harry Potter édité chez Gallimard). Pourtant, son talent indiscutable pour le dessin en noir et blanc, travaillé à l'encre noire, mériterait sans doute un rythme de parution un peu plus soutenu.
Ce style est en parfaite harmonie avec le sujet traité. Bien que l'action se déroule au début du XXIe siècle, les fréquentes références au passé plongent le lecteur dans l'ambiance américaine très "jazzy" des années 50. Chaque case semble être une photo vieillie par le temps qui fixe un personnage, une ville ou un paysage. L'absence de mouvement ne nuit pas au récit, bien au contraire. Elle permet de s'attarder sur le visage d'un vieux musicien marqué par les excès d'une vie consacrée au jazz ou de capter un regard furtif échangé entre Merlot et une jeune serveuse, Kate, dont le charme est loin de le laisser indifférent. Le tout donne ainsi l'agréable impression d'être le témoin privilégié d'une quête passionnante, presque initiatique.
Car si la recherche de Treviso constitue bien le fil rouge de l'histoire, d'autres thèmes plus implicites y sont abordés. Le journaliste, éloigné de son pays natal et de sa petite amie, profite de son isolement pour remettre en question sa relation, doit faire ses propres choix face à la tentation incarnée par Kate. Autant de disgressions qui éloignent quelque peu de l'univers jazz proprement dit contrairement à des albums comme Bluesman qui plongent littéralement le lecteur dans les conditions difficiles des musiciens blacks du début du XXe siècle. C'est une vision plus moderne et peut-être plus accessible que propose Jean-Charles Götting dans Happy Living.
Le catalogue de la collection Mirages des éditions Delcourt s'enrichit d'un nouvel ouvrage de très bonne facture qui raconte une aventure humaine à la fois forte et originale. Une mise en images particulièrement réussie finit de convaincre que sa lecture est presque indispensable.
Les avis
zanzibar
Le 03/11/2007 à 21:49:00
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Happy Living
De Jean Claude Gotting
Le postulat de départ est d’une simplicité évidente. Un jeune journaliste parisien, François Merlot, rassemble les informations sur la création des mythiques titres de Jazz américain pour écrire un bouquin. Et comme tous les jeunot et tous les enqueteurs, il va se servir des préjugés pour mener à bien son investigation.
D’ou les moteurs de recherche sur le net…
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