Info édition : PostFace : 4 pages de croquis et texte. Noté "Première édition".
Résumé: La fin du monde, Mollie avait beau s'y attendre et s'y préparer, quand ça arrive, ça secoue sévère.
Que faut-il faire quand le gouvernement lui-même est perdu ? Où aller sans pétrole, sans nourriture ? Mollie a bien des idées, mais dur de s'imposer quand on est la petite dernière que personne n'écoute... Alors quand l'ami Oscar propose son château comme refuge, les esprits s'appaisent, les cerveaux se remettent à fonctionner.
Confiance et entraide seraient-elles les ingrédients pour transformer ce cauchemar en seconde chance ?
Si les fables apocalyptiques (avec ou sans zombies) et les différentes formes de catastrophismes sont à la mode, ils ne datent pas non plus d’hier. De la peur de l’An mille aux retours réguliers des morts-vivants, l’être humain a toujours aimé se faire peur sur fond de fin des temps. Olivier Jouvray apporte sa pierre à l’édifice avec Happy End, une version toute contemporaine qui allie réalisme et décalage, sans oublier une belle dose de burlesque et de clownerie. Au centre du récit, une distribution pléthorique - pas moins d’une quinzaine de personnages d’importance - permet d’illustrer tout l’éventail des réactions possibles face à cet arrêt momentané de choses du quotidien (horreur, plus de réseau !). Le ton est explosif, les dialogues s’enchaînent et s’empilent dans une farandole sympathique qui s’avère quasiment fatale à la narration. La situation est critique et urgente, le message est compris. Par contre, un peu de pitié s’il vous plaît, sur la longueur, le lecteur finit à ne plus savoir où donner de la tête.
Trait semi-réaliste affûté, une galerie de bouilles croquées avec délice et un talent certain pour dépeindre le chaos, tant matériel qu’émotionnel, Benjamin Jurdic s’en sort plutôt bien. En revanche, face à l’avalanche verbale de son scénariste, il a parfois un peu de peine à caler de manière optimale tous les membres de ce clan haut en couleur dans ses planches. Rien de grave, mais mieux vaut garder les pupilles bien acérées pour ne pas laisser échapper le fil des évènements.
Riche, fourmillant et pleine d’esprit, quoiqu’un peu forcé ou mécanique par moment, La grande panne est une lecture foisonnante et réjouissante malgré ses sombres prémices. Sitcom, drame, comédie pure et satire sociale, cette relecture familiale du genre « post-apo » ratisse large avec un certain bonheur, il faut bien l’avouer.
Les avis
franp
Le 18/09/2023 à 22:29:38
Erik67 a bien résumé la chose : caricaturale, peu crédible et énervante. Je n'ai pas réussi à lire jusqu'au bout.
Erik67
Le 27/12/2021 à 10:24:12
Je le dis tout de suite: je n'ai pas franchement été convaincu par ce happy end. On a une jeune fille de 14 ans qui prévoit la fin du monde et qui semble s'y préparer mentalement alors que sa famille souhaite poursuivre le cours de la vie sans penser à ce genre de choses un peu brutales.
Oui, mais cette fin de monde semble arriver sous forme de pénurie d'essence et de troubles sociaux qui s'en suivent. Rendez-nous la voiture électrique fonctionnant à l'énergie nucléaire !
Bien des situations ne m'ont pas paru très crédibles et les personnages se sont révélés très caricaturaux et parfois énervants. Pour autant, certaines choses comme des policiers racistes embêtants de pauvres gens m'ont paru assez réaliste de ce qui se passe vraiment dans notre pays. D'autres diront qu'ils ne font que leur boulot mais passons !
J'ai bien aimé le dessin de Jurdic dans un style franco-belge qui m'a paru totalement accessible et surtout qui a rendu la lecture assez agréable. Bref, tout n'est pas à jeter, loin s'en faut !
C'est une autre version de ce que pourrait être la fin du monde ou une crise plus grave que les autres ce qui est dans l'air du temps malheureusement. Oui, tout n'est pas que happy end.