V
ivant dans une maison délabrée à l’écart de son village avec Papillon, son chat métamorphe, Hang-A possède le pouvoir de lire l’avenir à travers les dessins qu’elle exécute dans ses rêves. Un jour, l’un de ses songes lui laisse l’impression d’un danger imminent et coïncide avec la visite de son amie So-Dane, membre de la famille souveraine de l’Est. Cette dernière lui recommande de conserver soigneusement un parchemin qu’elle lui avait confié quelques années plus tôt. Ayant oublié où se trouvait ce précieux manuscrit, Hang-A remue les placards et recoins de sa demeure pour le retrouver, tandis que d’énigmatiques personnages l’épient pour s’en emparer et que leurs séides prennent la princesse en filature pour l'enlever…
Dans Hang-A, miroir de l’avenir, Ok Sae-Mon mêle des éléments classiques, à savoir pouvoirs singuliers, divinités scellées et magie, sur fond de lutte d’influence, en les saupoudrant d’une bonne dose d’humour, afin de livrer une histoire fantastique, dynamique et pleine de fraîcheur. Si le thème abordé n’a rien d’original, le ton du récit, son rythme ainsi que l’harmonieuse répartition entre les scènes d’action, romantiques et comiques, suffisent, en revanche, à captiver le lecteur. Par ailleurs, les personnages s’avèrent aussi sympathiques qu’intéressants, malgré une naïveté parfois un peu excessive. Tous ces aspects se retrouvent dans le dessin de l’auteure, au trait assez fin et usant de toutes les cordes propres au manhwa pour adolescentes. Les trames foisonnent et peuplent des cases un peu trop larges, tandis que les regards s’illuminent ou s’humidifient à l’envi, exprimant au mieux les émotions des protagonistes. Le graphisme passe facilement de la caricature dans les passages humoristiques aux mini-tableaux où prolifèrent les fleurs, lumières et autres fioritures lorsque l’héroïne entre en transe.
Ce premier tome ouvre une série plaisante et légère à l’image d’une bluette estivale sans conséquence.