U
n tremblement de terre secoue la ville. Dans le lycée d’Akira comme ailleurs, c’est l’hécatombe. Les bâtiments s’écroulent, les cadavres déchiquetés s’accumulent : en quelques instants, le chaos s’est installé et échapper aux monstres devient l’unique objectif des rescapés…
Un groupe de lycéens manifestement sans trop d’histoires est soudain précipité dans une course pour la survie. Une bonne dose de gore, des créatures, fruits d’une copulation coupable entre un mille-pattes et un ténia géants, qui comptent encore plus de crocs surdimensionnés que de membres et "vas-y, Akira, cours". Dans Hakaiju, les bestioles sont graphiquement soignées, elles tranchent sans discernement dans la bidoche comme la fonction l'exige, et l’ambiance sonore est au fracas et aux hurlements. Pourtant, l’ennui règne au détriment du frisson. "La psychologie ?" "Où ça ? t'es c.., tu m'as fais peur !"
Parmi les seinen d’horreur qui fleurissent sur les étagères des librairies, il n’est d’ailleurs pas le seul. Le berceau des esprits (Ki-oon) fait un beau camarade de jeu dans le genre. L’immersion dans l’action est immédiate : dans un bateau qui s’est retourné en pleine mer, une collégienne, portant l’uniforme de rigueur, est menacée par un psychopathe. Elle compte parmi les survivants d’un groupe partiellement décimé. Le prof qui les accompagnait et les protégeait jusqu’ici devient à son tour une menace… Espace confiné propre à la claustrophobie dont des pans s’écroulent, poursuivants obstinés, symboles fétichistes et plus ou moins pervers en tous genres (lames d’armes blanches, tenues des donzelles et aussi bikinis garnis ou petites culottes dans lesquelles, la peur aidant, on a pu s’oublier…). Parfois, le cocktail fonctionne pour peu qu’on s’en amuse au second degré, mais ici, pas franchement. Il y a moins de frissons que de bâillements réprimés et quand la main se porte au visage, c’est moins pour se masquer les yeux que pour se taper le front sur un air de « mais bon sang, ils vont comprendre quand ? ». La chair à équarrisseur n’est pas réputée pour être futée ; pourtant, une fois quelques arguments plastiques dévoilés, il est préférable qu’elle se prenne en main (les ados font ce qu’ils veulent de leurs lectures après tout…).
Allez, un petit effort, dans le genre, on doit pouvoir faire moins tapageur et moins fade.