Info édition : Noté "Première édition". Couverture avec bandeau promotionnel.
Résumé: Leur « cellule » a été créée en 2020 pendant les confinements. Ils sont dix, tous des hackers professionnels. Leur but ? Débusquer les scandales du monde, les abus de pouvoirs, les affaires cachées, les magouilles honteuses... Leur méthode ? S'introduire dans tous les systèmes informatiques ! Affaire n°1 : un immeuble en construction à Miami abriterait le FSB, le service de renseignement russe...
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ous la houlette du mystérieux Archétype, Freequency, un groupe de dix pirates informatiques, est à l’œuvre sur les cinq continents. Alors que tous voient en eux de paisibles étudiants, vendeurs ou mannequins, ils se révèlent de redoutables justiciers. Leur objectif : dénoncer les mensonges d’État ou industriels. Lorsqu’un attentat est commis à Miami, l’un d’entre eux, l’Italien Némo, scrute les images et découvre que les services secrets russes ont entrepris la construction d’un édifice au cœur de la métropole floridienne. Une partie de l’équipe converge vers la péninsule, tandis que l’autre poursuit l’enquête en ligne.
Laurent-Frédéric Bollée signe un scénario dynamique, sans aucun temps mort. Cependant, sans se montrer vraiment incohérent, le récit est cousu de fil blanc. Le point de départ de l’investigation présentée dans Cellule FREEquency est tiré par les cheveux ; le déroulement de la mission également. En plus de s’imposer champions du clavier, les héros sont des agents de terrain qui n’hésitent pas à se lancer d’une voiture en marche puisqu’ils s’en sortiront sans égratignures. Un autre exemple : la Norvégienne Yoga doit cloner le téléphone d’un diplomate ; quelques heures plus tard, elle le croise. Coup de pot, il reconnaît sa compagne et lui fait un brin de causette: la vie est parfois bien faite ! Et il en est ainsi tout au long de l’album.
Les dialogues apparaissent aussi très lourds. Il est vrai que, dans un premier tome, l’auteur est souvent tenu de contextualiser le projet, mais peut-être eut-il mieux valu intégrer quelques cartouches narratifs pour livrer cette information au lecteur, sans avoir à plomber les échanges entre les acteurs. Puis, les personnages se taquinant gentiment pendant que l’ennemi les canarde, en plus d’avoir un air de déjà-vu, ça sonne faux.
Le Brésilien Geannes Holland sait construire une scène d’action : explosions, poursuites et bagarres sont toujours dépeintes avec panache. Le jeu de ses comédiens laisse du reste à désirer. Par moments, aucune émotion ne se lit sur les visages ; à d’autres, elle est nettement exagérée. Pour tout dire, qu’ils jouent la surprise, l’inquiétude, ou qu’ils se veuillent pensifs, le bédéphile n’y croit pratiquement jamais. Enfin, la colorisation, visiblement réalisée à l’écran, manque également de naturel.
L’idée de la série H@cktivists n’est pas fondamentalement mauvaise, quelques bogues devront toutefois être réparés pour assurer une continuité intéressante. Au crédit de ce premier tome ? La conclusion est plutôt intrigante.