Résumé: L'action se déroule principalement en Italie, où une organisation secrète, la Social Welfare Agency, combat le terrorisme d'une curieuse manière. En effet, les membres chargés de faire le sale boulot sont des petites filles âgées tout au plus d'une douzaine d'années, enrôlées malgré elles et devant accomplir des missions plus cruelles les unes que les autres. Leur point commun ? Elles ont toutes subi un préjudice moral et physiquement mortel, si bien que leur survie repose sur un domaine de la recherche médical top secret : les corps artificiels. Ce nouveau corps leur procure une force et une vitesse d'exécution largement au-dessus de la normale, ce qui est parfait pour les missions sur le terrain qui consistent le plus souvent à éliminer une cible, ou à protéger une personne importante... Le décalage entre l'âge apparent et le talent de ces tueuses procure alors un important avantage stratégique. Afin d'être efficace, cette Gunslinger Girl est conditionnée et prise en charge par un superviseur adulte désigné par l'organisation. Un lavage de cerveau ayant effacé la mémoire de ces fillettes, le premier travail de leur nouveau tuteur est de leur donner un nouveau prénom...
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lles sont jeunes, très jeunes même, présentent un joli minois, et sont totalement dociles, toujours prêtes à réaliser les missions qu'on leur confie. C'est à dire exécuter des "contrats" sous le contrôle d'un tuteur. Avec lui, elles forment un fratello d'un genre particulier, sorte de fratrie de circonstance initiée par l' "organisation" comme ils la nomment. C'est un organisme d'aide sociale d'intérêt public de type bureau d'assistance aux personnes handicapées placé sous l’autorité du Premier ministre. En fait d'insertion d'handicapés, le Bureau se charge de transformer des petites victimes (de serial killer comme d'incidents génétiques qui leur vaut d'être invalides) en enfants tueurs pour accomplir ses basses œuvres. Même si c’est au prix d’un remodelage physique et d’un reconditionnement de type lavage de cerveau. L’absence de scrupules n’empêche pas pour autant les doutes et les états d’âmes…
Gunslinger Girl s’annonce comme une série prometteuse. On écartera d’emblée deux points noirs qui risquent de lui coller à la peau. Affranchissons-la d’une tentative un peu facile de comparaison avec l'anime Noir (diffusée sur Canal + il y a quelques temps) et de son duo de tueuses à gages comme des autres séries où l’on a la gâchette facile et où la société secrète est plus répandue que la SARL. Epargnons-lui aussi les yeux hagards et les commissures humides de quelques libidos tourmentées alléchées par la perspective de jouvencelles en mini-jupes à carreaux qui s'’échinent dans des gunfights homériques dignes de la période hong-kongaise de John Woo (ah le faux plan-séquence d’ouverture de Hard boiled… ouhlà je m’égare…). Le plus intéressant est ailleurs.
Gunslinger Girl n’est pas pour autant un trésor d’innovation. Le visuel du titre fait immanquablement penser à celui de l'A.I de Spielberg. Le dessin n'est pas renversant d'originalité et se contente de - bien - utiliser les codes du genre en donnant le pep nécessaire aux quelques séquences d'action qui ponctuent les missions. Ou en dotant les jeunes flingueuses de visages de poupées candides et fragiles à souhait. Rien de neuf sous le soleil levant, rien de rédhibitoire non plus. Le cyborg en quête d'apprentissage d'émotions, c'est également un sujet déjà bien balisé. Mais comme souvent, tout est dans la manière de raconter.
Ce qui retient l'attention c'est avant tout le type de relations qu'entretiennent ces "frères et soeurs". Ils sont à coup sûr respectivement autorités et subordonnés, le plus souvent maîtres et disciples. Plus rarement en osmose l'un avec l'autre, et jamais réellement proches. Pour certains grands frères, leur équipier est une machine efficace comme une autre qui leur évite d'être en première ligne, peu importe la forme qu'elle prend. De son côté, celle-ci évite le plus souvent de se poser des questions embarassantes (même si elle n'est pas dénuée de capacité de réflexion, c'est encore un être humain dans un autre corps). Elle se satisfait de sa condition qui, au fond, s'est plutôt améliorée. Pour d'autres tuteurs, l'envie ou le besoin de complicité et d'égards envers leur partenaire est plus marqué. Sans nécessairement parler de complicité ou de sentiments, la volonté d'attention et de dialogue est réelle. Et le scénario met assez bien en exergue ces différences de comportement, tout en distillant son quota d'action au fil des missions qui sont confiées à ces couples plus ou moins bien assortis.
Une bonne entrée en matière pour une série qui aura tout intérêt à exploiter ce qui fait son originalité. Il faudra pour cela éviter les pièges du sentimentalisme facile comme de la pétarade gratuite. Ce tome 1 met plutôt en confiance.
A noter : série en cours, 5 volumes publiés au Japon ; l'éditeur français propose une édition spéciale avec DVD et annonce le tome 2 pour décembre 2005.
Les avis
Erik67
Le 21/12/2020 à 14:12:57
On va continuer à explorer les bas fonds du manga. Nous savons qu'il y a du bon et du très mauvais. Ce titre ne m'a pas intéressé mais pire, il m'a rebuté dans son extrême violence et immoralité.
Je suis pourtant attiré par le côté obscur mais pas cela. Combattre le mal par le mal est à l'opposé de mes valeurs. Tuer un pauvre groom dont on est presque tomber amoureux m'a paru insupportable même si on ne verra pas la scène. Le thème des enfants soldats est abordé bien évidemment. Ce ne sont d'ailleurs plus des enfants mais des machines à tuer. Cela fait peur.
Sur la forme, on notera de petites cases et des dialogues écrit en minuscule ce qui ne facilite pas l'agrément de la lecture.
Bon, en résumé, Gunslinger Girl ne retiendra pas mes faveurs. Très loin de là !
Sotelo
Le 26/02/2018 à 23:12:28
Nous sommes en Italie. La Social Welfare Agency est une organisation gouvernementale secrète dont le travail consiste en des assassinats ciblés. Pour les commettre, l'agence a recours à des agents très particuliers : des fillettes, qui ont toutes pour point commun d'avoir vécu un immense traumatisme. Une fois repérées, l'agence les transforme en cyborgs afin d'augmenter considérablement leurs capacités physiques, en plus de leur laver le cerveau afin, d'une part, d'effacer leurs douloureux passés de leurs mémoires, mais aussi de les endoctriner afin d'en faire des machines à tuer implacables. Une fois le processus achevé, chacune d'elle se voit confiée à un superviseur adulte, pour qui elles seront désormais d'une loyauté sans faille. Ce premier volume sert surtout à poser les bases de la série, en nous montrant le fonctionnement de l'organisation, mais aussi en nous présentant plus particulièrement trois des fillettes cyborgs, Henrietta, Rico et Triella, ainsi que leurs superviseurs respectifs. Difficile de ne pas ressentir un certain malaise devant cette série si particulière qu'est "Gunslinger Girl", en nous présentant cette agence immorale, n'hésitant pas utiliser des fillettes, à les transformer physiquement et à les endoctriner afin d'en faire des tueuses professionnelles. La série joue ainsi beaucoup sur le décalage entre l'apparence innocente de ces enfants et la violence glaciale dont elles peuvent faire preuve, décalage qui plus est servi par un dessin arrondi agréable mais qu'on devine manquant encore de maîtrise. Ce premier volume remplit parfaitement son objectif : accrocher le lecteur de manière très efficace tout en commençant déjà a amorcer quelques thématiques qui s'annoncent passionnantes pour la suite, comme l'endoctrinement ou encore le parallèle avec les enfants-soldats malheureusement bien réels. Un excellent premier volume.
chocobogirl
Le 01/03/2008 à 18:20:06
Les gunslinger girls sont des petites filles génétiquement modifiées pour devenir des tueuses anti-terroristes surhumaines. Toutes dirigées par des mentors, leur dévouement total obtenu par lavage de cerveau n'exclue pas les interrogations sur leur statut et leurs identités.
Les relations complexes et ambigües entre les instructeurs et leurs "armes", la violence, la réflexion pessimiste sur la condition de l'etre humain en font un manga sombre à réserver aux lecteurs avertis.