G
ully et Oléo sont les heureux gagnants d'un concours organisé par le Roi : ils recevront chacun une bourse pour intégrer la prestigieuse école de chevalerie, jusqu'alors réservée aux nobles. Uniques représentants de leur classe sociale, ils auront tôt fait de se lier d'amitié. Très vite, ils trouveront une belle occasion de mettre leur enseignement en pratique (venger les injures, redresser les torts et châtier les insolences) : ils iront confronter le terrible sorcier Ulfon, qui fait peser une lourde menace sur la famille d'Oléo.
L'impression laissée par Les vengeurs d'injures est assez inattendue, tant ce type d'histoires n'avait plus été proposé depuis bien longtemps. Série tout public par excellence, mais au sens noble du terme, Gully se situe dans un Moyen-Âge proche de celui de Johan et Pirlouit, une filiation indéniable qui va d'ailleurs au-delà d'un simple décor. Personnages truculents, dialogues exquis, ennemis aussi méchants que ridicules, aventure à l'ancienne dans un monde où hommes et créatures merveilleuses se côtoient pour le meilleur et pour le pire... autant d'éléments dont Peyo raffolait, et qui font de Gully un véritable moment de plaisir. Même la morale qui ponctue cette jolie fable n'est pas de trop, tant elle s'inscrit à la perfection dans un genre qu'on aimerait voir plus souvent revisiter.
Les amateurs de Jérôme K. Jérôme Bloche qui n'avaient pas suivi les débuts de Gully en 1985 seront surpris de voir Dodier délaisser son détective fétiche et son inévitable solex pour se plonger dans un univers plus fantastique. Le contraste est de taille, et le résultat impeccable. Le trait est simple, mais très soigné, et se distingue par des expressions faciales parfaitement rendues. Celles-ci renforcent d'ailleurs le comique des situations, aidées en cela par un découpage sobre et subtil, et ne manquent pas de provoquer chez le lecteur complice quelques sourires amusés. Pour compléter le tableau, il reste à signaler des décors travaillés, dont il ressort une ambiance de conte de fées, et les couleurs de Cerise qui accompagnent les changements de lieu tout en ajoutant à l'ensemble un zeste de douceur.
Cette nouvelle aventure de Gully, découverte pour certains et bouffée de nostalgie pour d'autres, est donc une grande et belle réussite pour Dodier et Makyo, qu'on espère revoir à l'oeuvre bientôt sur cette série au parfum de magie. Quant aux premiers albums, il n'est pas nécessaire de les lire pour apprécier celui-ci. Heureusement, car ils sont aujourd'hui indisponibles. Pour les plus obstinés, il ne reste plus qu'à convaincre M. Boulier de la nécessité d'une réédition !
Les avis
franp
Le 03/05/2023 à 11:10:13
C'est l'album de trop (et à juste raison, donc, le dernier). Autant la série des cinq premiers tome est fraîche, amusante, bon-enfant, autant la changement de style graphique et la niaiserie du scénario (devrais-je dire la morosité du scénario ?) de ce sixième tome le rendent indigeste.