Résumé: Une passionnante série historique sur les guerres de religionÀ la mort de son fils François II et l’accès au trône de Charles IX, la régente Catherine de Médicis devient le premier personnage de l’état. Soucieuse d’apaiser les tensions entre catholiques et huguenots, elle est favorable à une politique de tolérance civile, allant jusqu’à autoriser la liberté de culte aux protestants en dehors des villes. Mais le duc de Guise, chef armé et charismatique des intérêts catholiques, ne l’entend pas de cette oreille. En route pour s’entretenir avec la reine-mère à Paris, son escorte passe par le village champenois de Wassy où elle surprend une réunion illégale de protestants. Des tensions éclatent entre les deux camps. Et très vite, l’affrontement dégénère en massacre...Ce nouvel album de la série historique Les Guerriers de dieu met en scène le tristement célèbre « massacre de Wassy », événement qui déclencha les guerres de religion en France. Un contexte complexe, turbulent et obscur formidablement mis en lumière par le talent d’écriture de Philippe Richelle et le trait d’un Pierre Wachs au sommet de son art.
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rance, 1562, la régente Catherine de Médicis s’impose à la tête du pays. Pendant que protestants et catholiques s’affrontent, la souveraine tente, tant bien que mal, d’apaiser les tensions, allant jusqu’à proclamer un édit autorisant la pratique du nouveau culte. Au-delà des considérations théologiques, des intérêts étatiques sont en jeu. Dans les rues et dans les églises, le ton monte et les couteaux tranchent les gorges. Engagés dans des camps rivaux, Arnaud de Boissac et son ami, le réformiste Denis Favre, sont au cœur de la tempête. Leur amitié demeure néanmoins solide alors que tous deux favorisent un discours d’ouverture et de tolérance.
Avec Les martyrs de Wassy, Philippe Richelle signe le troisième volet des Guerriers de Dieu, un récit dont la construction se révèle classique et efficace. D’une part, une histoire de camaraderie bousculée par les agitations religieuses et, d’autre part, des gens de pouvoir qui attisent la haine en se montrant intransigeants et manipulateurs. Cette structure permet de présenter les enjeux dans leur globalité et de démontrer, à hauteur d’homme, les conséquences des décisions.
Proposant un point de vue convaincant sur les lieux et les événements, le dessin réaliste de Pierre Wachs est de bonne qualité. Certains visages, souffrants ou en colère, manquent certes un peu d’expressivité, mais dans l’ensemble, sa représentation des personnages répond aux attentes. Son découpage est à l’avenant, bien fait et rythmé.
Comme c'est souvent le cas dans les guerres de religion, les velléités cachent des intentions politiques et c’est le peuple qui en paie le prix. C’était vrai au XVIe siècle et ça l’est toujours aujourd’hui.