Résumé: La Peste des Innocents : tel est le nom du fléau qui tua la majorité de la population masculine du monde de Clothilde. Mercenaire amnésique et en quête de gloire, elle combat sans relâche Gunhild, une femme pirate assoiffée de chaos !
Lors d’un voyage diplomatique avec un jeune ambassadeur du nom de Raphaël, Clothilde sera embarquée bien malgré elle dans un complot où le meurtre et les faux semblants sont rois…
Q
uelque part dans un monde où une pandémie a décimé les 9/10ème de la population mâle, des tirs nourris résonnent dans les cieux. Gunhild, la terrible pirate, se délecte de cette mélodie mortifère et s’apprête à porter le coup de grâce à une barge diplomatique. Elle en est empêchée par l’intervention d’un troisième vaisseau à bord duquel se trouve Clotilde Darneguerre, une mercenaire amnésique, défenseuse de la veuve et de l’orphelin. Ayant sauvé l’ambassadeur Raphaël et son escorte, celui-ci la sollicite aussitôt pour une mission d’importance. Ignorant que de sombres desseins sont à l’œuvre tout près d’elle, la jeune fille s’interroge sur certaines paroles de Gunhild et sur quelques bribes de souvenirs qui lui reviennent.
Diptyque estampillé « tout public », la nouvelle série de Kara (Le miroir des Alices, Le bleu du ciel, Réalités) paraît tout de même plus orientée vers un public jeunesse que vers des bédéphiles avertis, même si ceux-ci ont gardé leur âme d’enfants. En effet, le titre relativement mièvre du premier opus reflète assez bien le contenu de l’album où ingénuité, action et un zeste d’humour s’apparient pour étoffer un récit mené tambour battant qui ne sort cependant guère des sentiers battus. N’innovant guère dans le genre, l’auteur dépeint en outre des personnages plutôt caricaturaux et recourt à quelques grosses ficelles scénaristiques qui ne duperont que le néophyte. Néanmoins, il faut reconnaître que la construction de son récit est habile et que l’univers créé possède un certain intérêt, tandis que la distillation d’éléments mystérieux vient agréablement titiller la curiosité.
Le style manga du graphisme est parfaitement assumé et se marie bien avec le propos. Expressif, le trait transcrit bien l’intensité des divers sentiments qui animent les protagonistes, alors que son rendu enfantin accentue le côté "jeunesse" de l’album. Parallèlement le dessinateur a apporté un soin appréciable aux décors, au découpage et aux cadrages, offrant ainsi quelques belles planches, la meilleure partie restant toutefois celle de l’introduction vraiment réussie. La mise en couleur informatique accompagne agréablement et dynamiquement l’ensemble.
Sans être follement enthousiasmant, La meilleure ennemie constitue une honnête distraction. À réserver néanmoins aux (pré-)adolescents qui y trouveront probablement mieux leur compte.