Info édition : 50 planches + 4 pages d'introduction.
Mézil : autres pour documentation
Résumé: Une folie amoureuse qui traverse les générations... La collection La Guerre des Sambre est une collection de romans d’amour, dont la série principale, Sambre, conte l’histoire de Bernard et Julie. Chaque histoire se décline en un cycle de trois albums qui sera écrit par Yslaire et dessiné par un dessinateur différent. Chaque cycle peut se lire séparément, comme une oeuvre exceptionnelle, ou comme un chapitre d’une folie amoureuse qui traverse les générations… Après l’histoire des enfants de Bernard et Julie, Bernard-Marie et Judith, le second cycle était consacré à leurs parents, Hugo & Iris. La collection se poursuit aujourd’hui avec l’histoire de leurs arrière-grands-parents, Charlotte & Werner.La série La Guerre des Sambre Cycle 2 -Werner & Charlotte / Tome 1 : Automne 1768Quelle est l’origine de la tragédie des Sambre ? En remontant l’arbre généalogique de la famille maudite, le deuxième cycle intitulé Werner & Charlotte va explorer les circonstances troubles qui ont précédé la naissance du père de Hugo, Maxime-Augustin. Le deuxième cycle jette un éclairage nouveau sur les origines de la folie qui touche Hugo et tous ses descendants. Il sera composé de trois albums dessinés par Marc-Antoine Boidin, qui paraîtront à une année d’intervalle.L’action commence à Vienne en 1768, peu avant le mariage de Marie-Antoinette avec le futur Louis XVI. C’est là que se sont exilées Jeanne-Sophie de Sambre et sa fille Charlotte. Dans l’atmosphère sulfureuse des salons de la cour impériale, elles font la connaissance d’un farouche orphelin aux yeux rouges, nommé Werner von Gotha. Malgré toutes les manoeuvres de sa mère, qui souhaite pour elle meilleur parti, Charlotte en tombe amoureuse. Inéluctablement.Werner & Charlotte - Premier degré d’ascendance [1768-1769] « Malheur à celui qui aimera une fille aux yeux de braise car celui-là pleurera sa vie durant des larmes de sang ». Hugo Sambre l’a écrit. Son livre, La Guerre des Yeux, décrit depuis l’aube de l’humanité la funeste attirance de ses ancêtres aux yeux noirs pour des femmes aux yeux rouges. À chaque génération, leur passion mène un Sambre à la folie et à la mort. Les circonstances qui ont entouré la naissance du père de Hugo éclairent sa vie et le mystère de cette fatalité dont tous les Sambre ont hérité.
L
’arbre généalogique des Sambre par la face antérieure, où le début des amourettes de Werner et Charlotte, premier couple sulfureux et prohibé de la famille. Tout commence un jour de Toussaint 1768 à la Cour d’Autriche…
L’amour interdit par une mère manipulatrice et avide de réussite pour sa progéniture, c’est ce que propose Yslaire dans ce qui est, chronologiquement, le premier volet de la saga commencée il y a quatorze ans. Un judicieux dossier en début d’album permet au lecteur, qui pourrait se sentir désarçonné par l’ordre quelque peu anarchique de parution, de ne pas se perdre dans les dédales de l’histoire. Il est essentiel d’en venir à l’origine après tant d’interrogations et de zones d’ombre laissées, intentionnellement ou non, au fil des aventures de Hugo, Bernard et les autres. L’apparition de Marie-Antoinette et de Mozart, ainsi que l’évocation de Voltaire et Rousseau, ancrent le récit dans la réalité historique.
Marc-Antoine Boidoin (Kerioth, Cheri Bibi, Endurance) reprend le dessin pour cette première époque de La guerre des Sambre en se glissant parfaitement dans le costume. Tout en assurant une continuité du style, il instille un timbre légèrement moins torturé que celui de la série mère en adoptant un trait plus élégant et précis qui gomme l’aspect tourmenté de celui d’Yslaire. Le rouge vient, sans surprise, rehausser des couleurs volontairement moroses destinées à souligner le destin maudit des Sambre et leurs ascendants. Le ton, même s’il reste douloureux et sombre, prend un tour plus sarcastique avec des personnages au caractère résolument acerbe, voire presque heureux : le père de Charlotte, joyeux clown devenu précepteur de princesse autrichienne, Augustin en grand-père moqueur et impitoyablement vexant, et une mère revêche. Cette touche de "fantaisie" est une vraie nouveauté pour un récit habituellement émaillé de tragédie et de fatalité. Seul Werner, orphelin hémophile aux yeux rouges, est dans la lignée de ce que sera sa descendance.
Ce début du premier degré d’ascendance introduit de façon plutôt légère, classique et sans surprise ce qui va devenir l’origine du mal. La rencontre de Werner et Charlotte commence par un interdit, ce qui préfigure un destin tragique. Que la saga commence !
Les avis
Erik67
Le 20/08/2020 à 21:19:20
Avis sur la série:
Quand j'ai commencé le second cycle de la guerre des Sambre, j'étais certainement le plus dubitatif face à cette exploitation commerciale. Or, je n'ai rien contre le succès commercial dès lors que c'est justifié par la qualité. Et c'est bien le cas en l'espèce ! Il faut véritablement se plonger dans cette saga et remonter l'origine de cette malédiction pour succomber totalement aux charmes et aux délices d'une lecture franchement agréable.
L'écrin est toujours aussi somptueux et on passe un agréable moment de lecture. Le second tome confirme une qualité à la fois graphique et narrative. Et puis, il y a surtout le démarrage en fanfare du second cycle à savoir "Werner et Charlotte" dont le personnage de la mère Jeanne-Sophie est véritablement charismatique au point de voler la vedette à ce couple et d'être représenté en couverture.
J'ai été agréablement surpris par autant de virtuosité dans la capacité de l'auteur à renouveler le scénario et ceux malgré une erreur de taille dans la datation (si elle a conçue Charlotte alors qu'elle n'avait que 14 ans que sa fille a désormais 13 ans dans le récit, comment peut-elle avoir 30 ans ? Mathématiquement, cela fait 27 ! A croire qu'il n'y a pas de relecture sérieuse avant parution à grand renfort de publicité). Cependant, on ne va pas rester sur un aspect négatif lié après tout à un simple détail. Encore une fois , l'ensemble demeure de la plus haute qualité pour le plus grand bonheur des fans de la série Sambre.
Le scénario se tient et le graphisme est de toute beauté. On remarquera que cette fois-ci, les yeux rouges sont représentés dans le camp des hommes en la personne de Werner Von Gotha. Une belle histoire d'amour en perspective avec une mère qui fera tout pour s'opposer. Cela promet !
D'ailleurs, le second tome tient toutes ses promesses avec une ambiance des plus réussies et un final des plus révélateurs. On est véritablement embarqué dans le monde de la noblesse de la cour impériale d'Autriche au siècle des lumières avec tous ces petits jeux d'intrigues. On retrouve la même folie amoureuse qui semble traverser les générations. J'aime cette série car on constate une égale qualité tout au long des albums. On est franchement comblé.
Le troisième tome qui vient refermer ce cycle sera l'un des plus marquants en ce qui concerne la chute finale avec une révélation fracassante. C'est manifestement du grand art. Je ne pensais pas que cette série tiendrait sur la distance mais l'auteur nous prouve le contraire. La comtesse Jeanne-Sophie restera dans les annales tant le personnage retient l'attention par son côté manipulateur ! Elle va nous manquer. Ceux qui aiment cette saga vont être ravi par cette série.
Note Dessin: 4.5/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4,5/5
DixSept
Le 26/10/2010 à 20:12:41
Rien ne semble pouvoir détourner Charlotte, du jeune Werner von Gotha. Pas même les arrangements que sa mère, la vicontesse de Sambre, ourdit pour elle.
En jouant sur le registre de la saga familiale (avec ses grandeurs et ses petitesses), Yslaire développe un huis clos parental intéressant et superbement servi par le dessin fin et délicat de Marc-Antoine Boidin.
Un album qui pose intelligemment les personnages et le jeu de leurs relations et qui sait parfaitement installer l’univers de futilité, de perversité et de religiosité dans lequel évoluent Jeanne-Sophie de Sambre et sa fille.
A suivre…