Résumé: La Guerre des Sambre est une collection de romans d'amour, dont la série principale, Sambre, conte l’histoire de Bernard et Julie, et continue aujourd’hui avec celle de leurs parents, Hugo & Iris. Automne 1830 : Alors que son père, à l’agonie, le réclame, Hugo Sambre vient, soir après soir, à la salle Le Peletier admirer Iris, l’actrice principale de La Muette de Portici, dont les yeux rouges l’attirent comme un aimant. Iris est l’incarnation vivante de ses plus folles théories, l’aboutissement de ses recherches sur La guerre des yeux… Un soir, il décide de l’aborder… Avec Hugo et Iris, Yslaire revient sur la jeunesse d’Hugo Sambre, le père de Bernard Sambre, sur sa passion funeste pour Iris, mère de Julie. Scénariste et metteur en scène, il confie le dessin de cette histoire à deux jeunes prodiges, Bastide et Mezil. Chaque histoire se décline en un cycle de trois albums qui sera écrit par Yslaire et dessiné par un dessinateur différent. Chaque cycle peut se lire séparément, comme une oeuvre exceptionnelle, ou comme un chapitre d'une folie amoureuse qui traverse les générations…
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ugo Sambre assiste à toutes les représentations données à l'Opéra Comique de Paris, soir après soir, dans le seul but d'admirer les yeux rouges de l'actrice vedette. Il reporte sans cesse son départ pour se rendre au chevet de son père à l'agonie. Le sentiment qu'il éprouve pour la belle Iris commence déjà à le dévorer petit à petit. Il délaisse sa femme et sa fille pour se consacrer entièrement à son nouveau projet : écrire un livre dont le titre sera « La Guerre des Yeux ».
La Guerre des Sambre est une saga familiale centrée sur la passion amoureuse, dans ce qu'elle a de plus destructeur. Le cycle d'Hugo et Iris relate l'origine de la malédiction qui touche les Sambre, tout en expliquant la genèse de ce fameux livre.
Après un premier chapitre réussi et très encourageant, ce deuxième volet se révèle plus riche encore car Yslaire y développe cette passion qui commence à obséder Hugo au point d'en délaisser ses proches. Il dépeint avec une grande justesse ce sentiment amoureux teinté de mélancolie propre au XIXe siècle. Le jeune homme est prêt à tout pour rencontrer cette femme si mystérieuse, jusqu'à se ruiner pour satisfaire ses désirs les plus fous. La crainte de ne voir dans ce cycle qu'une simple extension de la série est définitivement levée face à la densité de cette histoire. Le lien avec la relation entre Bernard et Julie est certes présent, mais celle d'Hugo et Iris se révèle également indépendante et possédant une grande force, notamment dans la description de cette passion déraisonnable.
Le succès de ce nouveau cycle repose sur la nécessaire alchimie entre le scénario et le dessin, marque de fabrique de la série mère. Le duo Bastide et Mézil confirme la très bonne impression laissée par le premier tome. Ils sont parvenus à illustrer ce récit dans un style qui est à la fois proche de celui d'Yslaire tout en y apportant leur touche personnelle. Le résultat est magnifique. Ils entraînent le lecteur dans cet univers à la fois passionné et triste. La finesse du trait, le choix judicieux des couleurs et cette mise en valeur du rouge dans ces cases aux dominantes sépia, sont autant d'éléments qui illustrent parfaitement cette période du début du XIXe siècle.
Hugo et Iris, chapitre 2 est une réussite, indéniablement. Yslaire y développe un univers cohérent et captivant, l'ensemble étant servi par un duo de dessinateurs prometteurs. Vivement le troisième tome pour le dénouement !
Les avis
roch59
Le 29/07/2013 à 18:11:09
Hugo et Iris nous plongent dans une quête quasi-mystique qui pourrait confiner à la folie…Cependant la passion d’Hugo, fils d’un père régicide et d’une mère femme de tête, frère de 4 sœurs au caractère incisif, et mari sans amour pour Blanche, épouse de raison et non de cœur, nous transporte dans un univers méconnu mais parfaitement maîtrisé par Yslaire, et mis en image et en couleur avec une maestria à couper le souffle….
Iris, artiste frivole, insouciante et capricieuse, nous transperce de ses yeux rouges, qui nourrissent et alimentent la quête d’Hugo….
Vicaire, contremaître et homme de confiance tisse sa toile lentement mais surement…
La guerre des Sambre est pour moi une œuvre magistrale….
madlosa
Le 04/10/2008 à 15:14:06
La lecture de ce second tome confirme trois choses :
1) les dessins et les couleurs sont somptueux comme des tableaux, jouant sur l'ombre et la lumière et nous restituant des paysages rupestres ou citadins sous la neige de toute beauté.
2) le récit est bâti comme un roman de Balzac, l'action se construit lentement et la part belle est laissée aux personnages.
3) l'ouvrage est comme le premier tome d'une qualité de réalisation exemplaire.
Il est clair que la guerre des Sambre sort des sentiers habituels et mérite toute notre attention. J'espère simplement que le génie créatif des auteurs nous tiendra en haleine jusqu'au dénouement !