Le 30/09/2025 à 07:11:40
Quand on parle des amazones, on pense à ces femmes guerrières qui ont vécu sans doute au temps de la Grèce antique. Pourtant, ce récit se passe sous l'ère de Charlemagne et plus précisément dans le royaume de Bohême où il avait envoyé un de ses fils afin d'apporter la religion chrétienne dans ces contrées. Bref, le contexte historique est assez intéressant mais on est loin de la véritable thématique des amazones. Cela reste néanmoins assez intéressant à découvrir une période assez méconnue de l'histoire se situant à l'époque du grand empire de Charlemagne qui s'est malheureusement dissout à sa succession. J'ai été assez circonspect sur le mélange entre l'histoire classique et la dose de fantastique introduit avec les dragons car cela peut dérouter le lecteur à la recherche d'une certaine authenticité dans la vérité historique dans ce moment de basculement de l'Europe tout entière. Pour le dessin, il faut savoir que l'auteur espagnol Guillermo G. Escalada est malheureusement décédé à seulement quelques planches de la fin. La reprise a été assuré par Nicolas Bègue qui a réussi à sauver l'album pour une parution en bonne et due forme. Au final, un titre qui ne marquera pas mais qu'on peut néanmoins découvrir.Le 07/02/2024 à 11:45:37
Triste album qui nous vient en ce début janvier. Il y a presque dix ans sortait un miracle, Le chevalier à la licorne, du même duo, qui faisait exploser le talent brut de l’espagnol Guillermo Gonzalez Escalada dans un sublime et tragique poème graphique médiéval. Malheureusement l’annonce de ce second album s’accompagna rapidement de celle du décès de l’artiste en 2021. Seules quelques pages manquaient sur le scénario de Stephane Piatzszek, que deux dessinateur complétèrent dans le respect du style original. Les histoires païennes sont légion. Le titre pouvait être trompeur et si l’album se centre bien sur l’itinéraire de la princesse Libussa, figure légendaire du peuple tchèque que l’on rattache à une armée de résistantes amazones, c’est plutôt l’histoire d’amour de cette héritière farouche avec une de ses guerrières alors que le danger qui menace son peuple est immense, qui intéresse le scénariste. Malheureusement le récit est incertain, comme si l’auteur n’avais su où mettre la focale et surtout par abus de suggestion. Il y a peu de textes et l’enchaînement des séquences n’est guère expliqué, ce qui rend la lecture par moment confuse. Le dessin de son comparse est toujours aussi brillant mais l’aspect fruste de ses visages médiévaux n’aide pas à la compréhension en rendant parfois peu lisible la distinction entre ces personnages. Le style de Guillermo Gonzalez Escalada, si fort dans l’action et les visions oniriques, ne compense pas le manque de précision du scénario. De même, les quelques surgissements fantastiques, graphiquement puissants, ne semblent pas servir l’histoire où la sœur mystique de l’héroïne est totalement muette et trop peu en interaction pour que l’on puisse s’y intéresser vraiment. Oubliant de nous proposer de belles batailles épiques grand public, tiraillé entre sa Légende, un amour féminin impossible, le devoir dynastique et l’oppression chrétienne sur les anciennes traditions Stephane Piatzszek se contente d’admirer les sublimes compositions du dessinateur espagnol et échoue à nous emporter dans ce drame amoureux mal défini. L’album regorge pourtant de très belles scènes de banquet, de poursuites ou de complots, mais le tout reste mal monté par un récit trop suggestif. Le duo n’aura donc pas réussi à rééditer le coup de maître de leur premier album. Il restera à admirer l’art si organique du défunt pour regretter, plus que l’album lui-même, la perte d’un très grand artiste. Lire sur le blog: https://etagereimaginaire.wordpress.com/2024/02/01/la-guerre-des-amazones/BDGest 2014 - Tous droits réservés